VALMONT (le vicomte de). Personnage du roman de Choderlos de Laclos les Liaisons dangereuses
Publié le 25/10/2017
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VALMONT (le vicomte de). Personnage du roman de Choderlos de Laclos les Liaisons dangereuses (1782). Grand seigneur que sa fortune et son beau nom rendent le maître absolu de son temps, c'est un homme de loisir qui peut consacrer sa vie à la satisfaction de ses goûts. Il s’est voué au libertinage mais en artiste, n’y cherchant que l'obligation perpétuelle de faire de son action un chef-d’œuvre de conduite surpassant tout ce que les autres, et lui-même, ont jusque-là accompli dans le domaine de la séduction. Quand le roman débute, il est en pleine possession de son art et vient de décider d’attaquer la présidente de Tourvel dont la vertu, en lui opposant une défense acharnée, lui promet un combat aussi proche que possible de la perfection. Il s’ouvre de ses projets à la marquise de Merteuil, son amie et son égale en libertinage, et celle-ci s’engage, dès qu’il aura fourni les preuves de sa victoire, à le ré-accepter pour amant. Son «jeu» va donc se dérouler sur deux plans : l’action proprement dite contre la présidente et son récit, par lettres, à la Merteuil. Le fait qu’il revive ainsi, pour autrui, les diverses phases de son attaque, accentue le plaisir qu’il y prend et démontre sa maîtrise: tout, pour lui, est spectacle, spectacle en lequel sa conscience transforme constamment tous les rapports humains. Non seulement il assiste à tout ce qu’il fait, mais c’est de se voir agir qu’il tire la plus pure essence de son plaisir. Il n’est rien, dans son action, qui relève de la sensualité (il avouera que quant au simple plaisir, il va le chercher auprès des professionnelles); tout est centré sur la conscience et le regard, la possession de l’autre par la tactique. Séducteur, il n’est donc jamais séduit et se maintient toujours dans la situation de sujet agissant. D’ordinaire, cependant, il exerce son art sur des partenaires, comme la Merteuil, au courant des règles du jeu : le plus subtil et le plus intelligent l’emporte; avec la présidente de Tourvel, partenaire idéale de par sa capacité de défense, mais partenaire seulement entraînée par lui dans un jeu qu’elle «vit » au lieu de le «jouer», les données du combat sont modifiées. Valmont, pour avoir quelque chance de l’emporter, ne doit pas faire assaut d’esprit mais simuler une violente passion; or, les charmes de sa partenaire sont tels qu’il ne peut, malgré tout, se garder d’en être impressionné, st bien que, sans perdre à aucun moment le contrôle de lui-même, il en arrive vite à éprouver les sentiments qu’il se donne. Mais sa nature est ainsi faite que, perpétuel
«
;
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• Le personnage du vicomte de Valmont
est un
homme de vingt-cinq
ans
environ, neveu de Mme de Rosemonde, dont la personnalité de libertin
cynique et débauché semble clairement établie dès le
début du roman.
Ancien amant de la marquise de Merteuil, à qui il
s'était lié après la trahi
son de Gercourt
(voir la note 2 de la lettre 2), il a obtenu sa réputation par
ses nombreuses
liaisons qu'il rompt sans aucun scrupule.
• C'est Mme de Volanges qui en trace un portrait inquiétant pour mettre
en garde son amie la présidente de
Tourvel : «sa conduite est le résultat de
ses principes.
Il sait calculer
tout
ce qu'un homme peut se permettre
d'hor
reurs sans se compromettre; et pour être cruel et
méchant sans danger, il
a choisi les femmes pour victimes.
Je ne m'arrête pas à compter celles qu'il
a séduites : mais combien n'en a-t-il pas perdues?>> (9).
Il est représentatif
des mondains de cette époque,
que
leur hypocrisie avérée et leurs mœurs
dissolues ne
mettent pas au ban de la sociélé, tout
au contraire, comme le
souligne encore Mme de Volanges : « M.
de Valmont, avec un beau nom, une
grande fortune, beaucoup de qualités aimables, a reconnu de bonne heure
que pour avoir l'empire dans la société, il suffisait de manier, avec une égale
adresse, la louange ct le ridicule.
[ ...
1 On ne l'es
lime pas; mais on le flatte.>>
• Peu intéressé au
début par
la proposition de débaucher Cécile de Volanges
pour satisfaire la vengeance de
la marquise, il s'y résout quand son propre
intérêt est engagé, après la découverte de l'influence de Mme de Volanges
sur la présidente de
Tourvel :
«Ah! sans doute il faut séduire sa
fille :
mais
ce n'est pas assez, il
faut la perdre>> (44).
Dès lors son comportement à
l'égard de
Cécile ne
laisse place à aucune hésitation, aucun scrupule, aucun
remords, et il montre avec elle tous les vices du ((roué» cynique et cruel,
décrit par Mme de
Volanges.
Il se sert de l'amour de Cécile
pour Danceny
pour s'introduire chez elle, la violer ct la pervertir, en utilisant
la menace et
la séduction.
Il n'a jusqu'au bout à son égard que moqueries
et mépris.
Son comportement à l'égard de la présidente de Tourvel est plus ambigu.
Il se dit amoureux d'elle dans
ses premières lettres à la marquise, et il se
fâche même des critiques que
celle-ci
émet sur la présidente; mais il semble
que ce soit la difficulté de l'entreprise de séduction qui l'attire
plus encore
Mme de Tourvel.
Pourtant peu à peu, il paraît sincère-.
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