Utopie de Thomas More
Publié le 23/02/2013
Extrait du document
«
« Ils boivent du vin
de raisin, du cidre, du
poiré
et de leau, souvent pure, parfois
aussi mêlée à une
décoction de miel et
de réglisse qu'ils
ont en abondance.
»
EXTRAITS
La criminelle indifférence des puissants
La principale cause de la misère publique ,
c'est
le nombre excessif des nobles.frelons
oisifs qui se nourrissent de
la sueur et
du travail d'autrui, et qui
font cultiver
leur s terres, en ra
sant leurs fermiers
jusqu 'au vif,
pour
augmenter leurs re
venus ; ils ne con
naissent pas d'autre
économie.
S
'agi t-il au con
traire, d'acheter un
plaisir ? Ils sont pro
digues jusqu
'à la
folie et la mendicité .
Ce qui n
'es t pas
moins funeste,
c'est qu'ils traînent à
leur suite des
troupeaux de valets fai
néants, sans état, et incapables
de gagner
leur vie.
La grande misère des paysans anglais
Ainsi un avare affamé enferme des milliers
d'arpents dans
un même enclos ; et d' hon
nêtes cultivateurs sont chassés de leurs
maisons , les uns
par la fraude, les autres
par
la violence , les plus heureux par une
suite
de vexations et de tracasseries qui les
forcent à vendre leurs propriétés.
Et ces familles plus nombreuses que
riches (car l' agriculture a besoin de
beau coup de bras) , émigrent à travers les
campagnes,
maris et femmes , veuves et
orphelins , pères et mères avec de petits
enfants.
Les malheureux
fuient en pleu
rant le toit qui les a vus naître , le sol qui
les a nourris , et ils ne trouvent pas où se
réfugier .
Alors, ils vendent à vil prix ce qu
'ils ont
pu emporter de leurs effets, marchandise
dont
la valeur est déjà bien peu de chose.
Cette faible ressource épuisée, que leur
reste-t-il ? Le vol, et puis
la pendaison dans
les formes.
Qui ne possède rien n'a rien à craindre
J'ai essayé, continua Raphaël, de vous
décrire
la forme de cette république, que je
crois être non seulement la meilleure , mais
encore
la seule qui puisse s'arroger à bon
droit le nom de république .
Car, partout
ailleurs, ceux qui parlent d'intérêt général
ne songent
qu'à leur intérêt personnel ;
tandis que
là où l'on ne possède rien en
propre , tout le
mondes' occupe sérieuse
ment
de la chose publique, parce que le bien
particulier se confond réellement avec le
bien général.
Ailleurs, quel est l'homme qui
ne sache que,
s'il néglige ses propres
affaires, quelque florissante que soit
la
république , il n'en mourra pas moins de
faim ? De
là, nécessité de penser à soi plutôt
qu'à son pays, c'est-à-dire plutôt qu'à son
pro c
hain.
L'ultime commentaire de l'auteur
Car si, d'un côté,je ne puis consentir à tout
ce qui a été dit par cet homme , du reste fort
savant sans contredit et très habile en
affaires
humaines ,
d'un autre côté, je
confesse aisément qu'il
y a chez les
Utopiens
une foule de choses
que
je souhaite voir
établies dans nos
cités.
Je le souhaite
plus que je
ne l'espère.
Traduit par Victor
Stouvenel
« Les gens du pays sont
seuls à connaître les
passes,
si bien qu'un étranger pourrait diffi cilement pénétrer dans le port à moins qu'un homme du pays ne lui
serve de pilote.
»
Son contemporain et
ami, le philosophe
hollandais Erasme,
exprima peu après
l 'exécution le sentiment
général
: « Le supplice
de More fut
un sujet
d 'universels regrets
pour ceux mêmes qui
avaient été en
opposition avec
l 'ancien ministre; tant
ce grand homme était
aux yeux de tous doué
de candeur et de
sagesse, tant
il y avait
en lui de bienveillance
et de bonté ...
En le
perdant, chacun perdit
un ami , un frère .
»
NOTES DE L'ÉDITEUR
«De tous ces" pianistes ", de tous ces
anticipateurs, le plus lucide fut
incontestablement Thomas
More,
l'auteur
d'Utopie.
C'est au succès de ce livre que le
mot a dû
d'être utilisé dans le sens que nous
lui donnons.
Grand homme politique , âme
sainte que
! 'Eglise catholique a portée sur
les autels,
c'était un esprit singulièrement
vaste et profond , et qui,
il y a quatre siècles, semble
avoir prévu la plupart des grands
problèmes qui se posent
à ) 'homme
moderne ...
»Daniel Rops , « Moreana »,
n°4, Revue anglo-française , 1964.
«Qu'on le veuille ou non, la pensée de
Thomas More ne s'exprime pas comme la
démonstration
d'un théorème : elle est trop
riche pour être simple.
Homme du passé par
son attachement à l'Eglise de Rome ,
homme du présent par sa connaissance des affaires
et son appartenance à la classe
bourgeoise, homme du futur par sa vision
humaniste de la condition humaine, homme
d 'ordre voulant le bonheur du peuple , mais
non par le peuple dont
il redoutait les
violences, pourtant visionnaire enthousiaste
d 'une société juste, More fut tout cela
à la
fois.
» Marcelle Bottigelli, introduction à
Utopie, Editions sociales, 1982.
1 More par Holbein le J eune, Musée d'Aix-en-Provence / Bo yer -Viollet 2, 3 , 4 , 5 gra vur es de H.
C hapro nt, éd.
Pot Ca ssé , Pari s, 1927 / B.N.
MORE02
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