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Une vie de Maupassant (résumé & analyse)

Publié le 26/11/2018

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Une vie

 

Publié en 1883, ce premier roman pourrait apparaître comme une mosaïque de temps forts (d’ailleurs Maupassant a utilisé des chapitres de l’œuvre pour les transformer en contes), si l’on n’y discernait la maîtrise de la composition, l’alternance des moments de drame et de répit, l’utilisation du suspens et surtout un art consommé de rendre le quotidien avec une présence presque violente.

 

Il s’agit bien là d’un roman naturaliste, avec son désir de tout explorer, de tout dire, et en particulier ce qui touche à la sexualité. Maupassant évoque une étonnante diversité d’attitudes devant cette sexualité, depuis celle du baron, rousseauiste qu’attendrit tout accouplement, jusqu’à celle du mari, veule, brutal, mais raffiné par instants, sans oublier le goût de la grivoiserie chez les campagnards. Tout est dit, sans fioritures, de l’essentiel : de l’amour physique donc, mais aussi de l’accouchement, de la mort, de ce qui précisément constitue « une vie ».

 

Naturaliste encore cette évocation d’une dégradation, cette course à l’anéantissement : Maupassant est bien aussi l’émule de Flaubert, non seulement de celui des Trois Contes, mais aussi de celui de T Education sentimentale : car Jeanne, le personnage principal, fait l’apprentissage prosaïque du désabusement; et le mot de la fin, que prononce Rosalie, la sœur de lait de Jeanne : « La vie, voyez-vous, ça n’est jamais si bon ni si mauvais qu’on croit », ne doit pas faire illusion : ce n’est qu’au moyen d’un engourdissement béat, d’une sorte de folie adoucissante (on appelle en effet Jeanne « la folle »), de cette tendresse mouillée, autour du corps de l’enfant, que le vide de l’existence peut parfois disparaître.

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« rante, trop protégée) et l'âge adulte s'est mal fait; et tout sombre.

Il nous manque dans cette vie si banalement, et donc si abondamment remplie, la mort de Jeanne; peut-être tout simplement parce que la vision désespérée de Mau­ passant fait de toute vie, non pas un enrichissement, mais une perte continuelle, une dépossession, une série de morts; peut-être aussi que le reste à vivre, dans cette atmosphère pessimiste, est pire que la mort.

BIBLIOGRAPHIE Une étude détaillée des sources : André Vial, la Genèse d'« Une vie», premier roman de Guy de Maupassant, avec de nombreux inédits, Belles-Lettres, 1954; une série d'articles divers qui situent l'œuvre dans l'histoire des courants de pensée, un ouvrage collectif : Analyses et Réflexions sur. »

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