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Un merveilleux malheur de Boris Cyrulnik

Publié le 18/09/2014

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Un merveilleux malheur Editeur Odile Jacob, Collection Poche, 246 pages. L'auteur Boris Cyrulnik est un médecin, éthologue, neurologue et psychiatre, né en 1937 à Bordeaux dans une famille juive. A l'âge de six ans, échappant de peu à une rafle de la Gestapo, ses parents mourant en déportation, cette expérience personnelle traumatisante le poussera à devenir psychiatre. Dans les années soixante, ses études de médecine s'achevant, il se dirige vers l'éthologie (science aussi appelée « biologie du comportement), discipline alors très controversée. Redoutant la spécialisation, il se diversifie au maximum : éthologie, psychologie, neurologie, psychanalyse. Désireux de décoder la machine humaine, Boris Cyrulnik parcourt le monde à la recherche d'informations. Voyages, colloques, conférences, lectures, cours, l'homme est infatigable. Sa réputation en tant qu'éthologue est grandissante ; sa contribution à légitimer cette science est capitale. A partir des années 1980, Cyrulnik voue son existence à la vulgarisation de son savoir grâce à ses livres : il sera alors le premier psy à avoir fait la couverture de Psychologies magazine. Responsable d'un groupe de recherche en éthologie clinique à l'hôpital de Toulon et enseignant l'éthologie humaine à l'Université du Sud-Toulon-Var, Boris Cyrulnik est surtout connu pour avoir développé le concept de « résilience » (renaître de sa souffrance). Il apporta aussi des précisions au terme oxymoron, mais sa contribution à la science réside dans son engagement : Boris Cyrulnik voit d'abord l'éthologie comme  « un carrefour de disciplines » (source : « Parole d'homme et mémoire de singe »). Il est aussi devenu directeur d'enseignement (depuis 1996) à la Faculté des lettres et sciences humaines de Toulon, président du Prix Annie et Charles Corrin sur la mémoire de la Shoah (depuis 2005), membre du comité de parrainage de la Coordination française pour la Décennie de la culture de paix et de non-violence, membre du comité d'honneur de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD). Depuis 2007, il dispose d'une chronique dominicale sur France Info, Histoire d'Homme avec Marie-Odile Monchicourt et Yves Coppens.[] Publications (liste non exhaustive) : - La naissance du sens, - Les nourritures affectives, - L'ensorcellement du monde, - Mémoire de singe et parole d'homme, - Dialogue sur la nature humaine, - Les Vilains petits canards, - L'Homme, la science et la société, - La petite sirène de Copenhague, - Autobiographie d'un épouvantail, Ouvrages collectifs (liste non exha...
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« - La plus belle histoire des animaux , Collectif, - Si les lions pouvaient parler , Essais sur la condition animale, sous la dire ction de Boris Cyrulnik, - La résilience ou comment renaître de sa souffrance , Boris Cyrulnik et Claude Seron Le résumé Dans cet ouvrage, Boris Cyrulnik traite de deux concepts indissociables.

La résilience, c’est-à-dire de la capacité de l’être humain à résister aux épreuves de la vie, à se développer quand même dans des conditions adverses, «il ne s’agit pas de ressauter à la même place, comme si rien ne s’était passé, mais ressauter un petit peu à côté pour continuer d’avancer » et l’oxymoron, figure de rhétorique associant deux termes antinomiques comme une douce violence, un merveilleux malheur, qui caractérise une personne résiliente blessée à l’extérieur mais résistante à l’intérieur, traumatisée mais heureuse et pleine d’espoirs et de rêves à l’i ntérieur, c’est-à-dire une clivage du Moi entre celui qui « recevant un grand coup » souffre et se nécrose vu de l’extérieur, et celui caché à l’intérieur, plus secret qui rassemble ses forces, son énergie pour se protéger et s’adapter en vue d’atteindre l e bonheur et de donner un sens à sa vie.

Dans une première partie, Cyrulnik s’émerveille sur ceux qui ont triomphé de leurs malheurs et qui sont devenus humains malgré les coups du sort.

Il nous présente différents exemples de personnes qu’il appelle « résilients », c’est-à-dire qui ont su surmonter un traumatisme (la guerre, le nazisme, conflits en ex- Yougoslavie, boat-people) mais aussi une blessure grave dès l’enfance, des violences physiques, psychiques, sexuelles entres autres. Il explique que chaque être humain dans sa vie est confronté à une situation difficile qui peut influer sur son développement, son devenir.

Cette situation peut être un choc brutal, comme un accident, la perte soudaine d’un proche ou une suite d’évènements, un quotidien sombre que le cerveau se charge parfois de refouler au plus profond de l’être mais qui finit tôt ou tard par resurgir à l’âge adulte, que l’auteur appelle « l’âge du sens ».

« Ce n’est que bien plus tard, en arrivant à l’âge du sens, que nous attribuons au fracas de l’enfance, une signification de triomphe » (page 9). Selon lui, plusieurs facteurs vont influer sur la manière de vivre ce traumatisme, comme l’état d’esprit de la personne, son entourage, le moment où il survient.

« Lors des bombardements de Londres, les enfants se sentaient en sécurité quand leurs mères étaient confiantes, de même que les petits otages de « Human Bomb » ont été amusés par le jeu de l’institutrice » (page 33). Cyrulnik détaille les facteurs de résilience qui peuvent être classés en trois grandes catégories : - Les facteurs individuels tels que la confiance en soi, la capacité à planifier, à faire face au stress, à résoudre des problèmes, à contrôler ses affects et ses impulsions, l’optimisme, l’altruisme, la compétence cognitive, la créativité, les convictions, le sentiment de soi - Les facteurs familiaux tels que la présence de figure paternelle, l’absence de violence et de séparation en bas âge, les rapports parents-enfants, les rituels familiaux. - Les facteurs de soutien ou tuteurs de développement tels que la présence de personnes aidantes (enseignants, soignants, membres de la famille) et de milieux de soutien favorisant l’autonomie, la responsabilité et le contrôle (milieu judiciaire, éducatif, professionnel). Dans une seconde partie, Cyrulnik oriente notre regard sur les différents mécanismes de défense et de réparation que l’être humain va mettre en place pour avancer, en dépit de l’horreur vécue.

Pendant longtemps, les débats ont été centrés sur la souffrance des personnes résultant d’un choc durant l’enfance, la société cantonnant la victime à ce simple rôle et acceptant mal que celle-ci s’en sorte, car selon la société, cela risquait de disculper l’agresseur, de minimiser l’horreur vécue.

Aujourd’hui, la collectivité valorise beaucoup le fait que certaines personnes ayant vécu un traumatisme ou un parcours difficile, atteignent une certaine réussite sociale, professionnelle.

Des évènements difficiles peuvent certes détruire mais surtout agir comme carburant, comme énergie positive pour atteindre un but.

Le récit autobiographique est désormais reconnu comme essentiel au processus de réparation : « le récit devient un conte de fées social, c’est l’aboutissement, la conclusion, qui attribue un sens aux évènements passés, grâce à quoi le sordide est devenu merveilleux » (page 120) même si celui-ci peut modifier profondément les relations avec les proches et inciter à la fois déni et enthousiasme dans la société.. »

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