Un merveilleux malheur de Boris Cyrulnik
Publié le 18/09/2014
Extrait du document
«
- La plus belle histoire des animaux , Collectif,
- Si les lions pouvaient parler , Essais sur la condition animale, sous la dire ction de Boris Cyrulnik,
- La résilience ou comment renaître de sa souffrance , Boris Cyrulnik et Claude Seron
Le résumé
Dans cet ouvrage, Boris Cyrulnik traite de deux concepts indissociables.
La résilience, c’est-à-dire de la
capacité de l’être humain à résister aux épreuves de la vie, à se développer quand même dans des conditions
adverses, «il ne s’agit pas de ressauter à la même place, comme si rien ne s’était passé, mais ressauter un
petit peu à côté pour continuer d’avancer » et l’oxymoron, figure de rhétorique associant deux termes
antinomiques comme une douce violence, un merveilleux malheur, qui caractérise une personne résiliente
blessée à l’extérieur mais résistante à l’intérieur, traumatisée mais heureuse et pleine d’espoirs et de rêves à
l’i ntérieur, c’est-à-dire une clivage du Moi entre celui qui « recevant un grand coup » souffre et se nécrose vu
de l’extérieur, et celui caché à l’intérieur, plus secret qui rassemble ses forces, son énergie pour se protéger et
s’adapter en vue d’atteindre l e bonheur et de donner un sens à sa vie.
Dans une première partie, Cyrulnik s’émerveille sur ceux qui ont triomphé de leurs malheurs et qui sont
devenus humains malgré les coups du sort.
Il nous présente différents exemples de personnes qu’il appelle
« résilients », c’est-à-dire qui ont su surmonter un traumatisme (la guerre, le nazisme, conflits en ex-
Yougoslavie, boat-people) mais aussi une blessure grave dès l’enfance, des violences physiques, psychiques,
sexuelles entres autres.
Il explique que chaque être humain dans sa vie est confronté à une situation difficile qui peut influer sur son
développement, son devenir.
Cette situation peut être un choc brutal, comme un accident, la perte soudaine
d’un proche ou une suite d’évènements, un quotidien sombre que le cerveau se charge parfois de refouler au
plus profond de l’être mais qui finit tôt ou tard par resurgir à l’âge adulte, que l’auteur appelle « l’âge du
sens ».
« Ce n’est que bien plus tard, en arrivant à l’âge du sens, que nous attribuons au fracas de l’enfance,
une signification de triomphe » (page 9).
Selon lui, plusieurs facteurs vont influer sur la manière de vivre ce traumatisme, comme l’état d’esprit de la
personne, son entourage, le moment où il survient.
« Lors des bombardements de Londres, les enfants se
sentaient en sécurité quand leurs mères étaient confiantes, de même que les petits otages de « Human
Bomb » ont été amusés par le jeu de l’institutrice » (page 33).
Cyrulnik détaille les facteurs de résilience qui peuvent être classés en trois grandes catégories :
- Les facteurs individuels tels que la confiance en soi, la capacité à planifier, à faire face au stress, à
résoudre des problèmes, à contrôler ses affects et ses impulsions, l’optimisme, l’altruisme, la
compétence cognitive, la créativité, les convictions, le sentiment de soi
- Les facteurs familiaux tels que la présence de figure paternelle, l’absence de violence et de
séparation en bas âge, les rapports parents-enfants, les rituels familiaux.
- Les facteurs de soutien ou tuteurs de développement tels que la présence de personnes aidantes
(enseignants, soignants, membres de la famille) et de milieux de soutien favorisant l’autonomie, la
responsabilité et le contrôle (milieu judiciaire, éducatif, professionnel).
Dans une seconde partie, Cyrulnik oriente notre regard sur les différents mécanismes de défense et de
réparation que l’être humain va mettre en place pour avancer, en dépit de l’horreur vécue.
Pendant longtemps, les débats ont été centrés sur la souffrance des personnes résultant d’un choc durant
l’enfance, la société cantonnant la victime à ce simple rôle et acceptant mal que celle-ci s’en sorte, car selon
la société, cela risquait de disculper l’agresseur, de minimiser l’horreur vécue.
Aujourd’hui, la collectivité
valorise beaucoup le fait que certaines personnes ayant vécu un traumatisme ou un parcours difficile,
atteignent une certaine réussite sociale, professionnelle.
Des évènements difficiles peuvent certes détruire
mais surtout agir comme carburant, comme énergie positive pour atteindre un but.
Le récit autobiographique
est désormais reconnu comme essentiel au processus de réparation : « le récit devient un conte de fées social,
c’est l’aboutissement, la conclusion, qui attribue un sens aux évènements passés, grâce à quoi le sordide est
devenu merveilleux » (page 120) même si celui-ci peut modifier profondément les relations avec les proches
et inciter à la fois déni et enthousiasme dans la société..
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