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Tristan CORBIÈRE : Les Amours jaunes

Publié le 22/09/2012

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Corbière a souvent été qualifié de poète maudit depuis le premier et nécessaire coup de chapeau de Verlaine, et rapproché de Cros, Lautréamont ou Rimbaud, sans doute par la fulgurance de leur carrière. Il importe toutefois de ne pas confondre l'homme et ses malheurs, les mêmes qui font les sujets de nombreux poèmes, et le poète lui-même qui va directement à sa vitalité potentielle par l'écriture, et qui de ce fait ne se plaint pas, à proprement parler, de son sort.

« Les Amours jaunes ont été publiées à compte d'auteur en 1873 et passèrent inaperçues malgré neuf poèmes publiés également dans la Vie parisienne.

Le livre Une drôle de vie T ristan Corbière est né à Morlaix en 1845.

L'homme était malingre, souffreteux, malheureux en amour, fantasque et sans doute très seul.

L'existence de bourgeois morlaisien n'est pas faite pour lui.

Tristan Corbière a trouvé dans les romans de son père Édouard Corbière (principalement Le Négrier) la force de l'humour qui renverse l'ordre de toute chose, et l'im­ punité et la jouissance qui en découlent.

Une raison d'être, une décision, un poème, une femme , un amour passent au dissol­ vant du rire, de l'humour jaune.

L'amour, les femmes ? Décors et fards de théâtre.

Le poète, le poème ? Assurément bancals.

L'amoureux, le poète ? Des mendiants pitoyables.

Vitalité et poésie L 'espace du livre devient alors le terrain d'une liberté ex­ trême .

Bonne Fortune et fortune sont signées "Rue des Martyrs", Bohème de chic est datée de Jérusalem (la Céleste, bien sûr), Veder Napoli poi mori (Voir Naples et mourir) débute ainsi : "Fort bien , merci , j'e n viens".

La Fontaine , Hugo , Lamartine, Malherbe sont pas,tichés comiquement.

Avec la langue , Corbière se conduit en matamore , en fier-à­ bras, faisant feu de tout bois : onomatopées, mots latins, anglais, italiens, espagnols ("Ah Carambah ! Monsieur est-un senor Français 1 Qui vient nous la faire à l'aubade? ...

"), aban­ donne toute ponctuation dans Cris d'aveugles, coupe les mots en fin de vers ("Vous allez voir comm' quoi dix-huit matelots et l'of- 1 Ficier qui commandait pétèr'nt leur dernier !off.") De plus l'utilisation de nombreuses italiques ou majuscules anime la typographie.

Sur ces trois derniers points, il est un novateur de "l'a près-Hugo" ("Hugo : l'Homme apocalyptique 1 l'Homme-Ceci-tûra-cela 1 Meurt, gardenational épique 1 Il n'en reste qu'un -celui-là -").

Son œuvre se compose d'un assez important recueil, le se ul qu'il ait publié : Les Amours jaunes, de quelques poèmes et textes en prose, d' un amusant récit, L'Américaine, et d'une maigre correspondance dont la tou­ chante lettre, lors de sa dernière hospitalisation, à la clinique Dubois, où il écrit : "Je suis à Dubois dont on fait les cer­ cueils." Corbière meurt à Morlaix à l'âge de trente ans.. »

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