TRAITÉ DU MONDE de Descartes.

TRAITÉ DU MONDE de Descartes.

Cette œuvre de René Descartes (1596-1650) fut

d’abord publiée (avec des erreurs) en 1634, sous le titre : Le Monde ou Traité de la lumière, et republiée en 1677 par Clerselier, beau-frère de Descartes. C’est une exposition, sous forme exo-térique, de la théorie des tourbillons et de ses conséquences astronomiques et physiques. L’auteur commence tout d’abord par une critique aiguë de la doctrine scolastique des « qualités ». Descartes explique qu’on ne peut voir dans le feu qui brûle la forme du feu ou la qualité de la chaleur, mais un simple mouvement des parties de la chose affectée par le feu : « Je vous dirais que ces dualités (ne peuvent rien expliquer, car elles semblent) avoir elles-mêmes besoin

d’explication ; et que, si je ne me trompe, non seulement ces quatre qualités (chaleur, froideur, humidité, sécheresse), mais aussi toutes les autres et même toutes les formes des corps inanimés, peuvent être expliquées sans qu’il soit besoin de supposer en cet effet autre chose en leur matière que le mouvement, la grosseur, la figure et l’arrangement de ses parties ». C’est cette idée fondamentale qui va dominer tout le traité. Descartes imagine alors la fiction d’un nouveau monde. Une telle méthode pourrait révéler chez notre philosophe un certain dédain de l’expérience - qui n’est pas impossible. Mais il y faut plutôt voir une marque du respect que nourrissait Desc'artes à l’endroit du pouvoir ecclésiastique, qu’il redoutait, à juste titre (la condamnation de Galilée allait le montrer), de voir se dresser contre ceux qui n’hésitaient point à expliquer le monde par le seul jeu de la matière et du mouvement, à l’exclusion de toute force occulte.