TRAITÉ DE MORALE, 1684. Nicolas Malebranche (résumé & analyse)

TRAITÉ DE MORALE, 1684.

Nicolas Malebranche, 1638-1715.

Publié en plein cœur de la polémique qui oppose Malebranche à Arnauld depuis que le premier a fait paraître le Traité de la nature et de la grâce en 1680, le Traité de morale, à l'écart de ces controverses théologiques, expose sereinement la morale de Malebranche. Il se divise en deux parties (la première est consacrée à la vertu, la seconde aux devoirs), qui dérivent toutes deux d’un même principe, à savoir que l’amour de l’Ordre doit être la source de tout acte moral.

L’Ordre est constitué par la hiérarchie des valeurs: il est respecté par Dieu, qui se soumet aux lois qu’il a lui-même instituées, et il est accessible aux créatures, car elles ont la possibilité de penser comme Dieu pense — l’Ordre peut être vu dans le Verbe divin — et de vouloir comme Dieu veut, puisque notre volonté n’est autre qu’une action constante de Dieu sur notre âme. Seront qualifiées de vertus les qualités spirituelles qui nous permettront d’accéder à cet Ordre, à savoir la force d'esprit, qui accroît l’attention que nous avons pour Dieu, et la liberté qui, en nous donnant la faculté de diriger notre âme, nous offre la possibilité de la tourner tout entière vers Dieu.