Traité de l'éducation des filles
Publié le 11/04/2013
Extrait du document
Fénelon, jeune prêtre, aborde bien évidemment les problèmes posés par l'éducation religieuse : autant il faut mettre la religion à la portée de tous grâce aux récits et paraboles, autant il faut proscrire toute bigoterie.
«
Au hasard de ce texte,
on décèle les idées de
Fénelon sur
l'organisation de la
soc iété, vaste sujet qui
excède son propos :
il y évoque l'agriculture, la
population, les relations
entre domestiques et
propriétaires
...
EXTRAITS
Avant Fénelon, peu d'attention
est portée à l'éducation des filles
Rien n'est plus négligé que l'éducation des
filles.
La coutume et le caprice des mères y
décident souvent de tout : on suppose
qu'on
doit donner à ce sexe pèu d'instruction.
L
'éducation des garçons passe pour une
des principales affaires par rapport au bien
public ; et quoiqu'on
n'y fasse guère moins
de fautes que dans celle des filles, du moins
on est persuadé qu'il faut beaucoup de
lumière pour y réussir.
Les plus habiles gens
se sont appliqués
à donner des règles dans
cette matière.
Combien voit-on de maîtres
et de
collèges! combien de dépenses pour
des impressions de livres, pour des re
cherches de sciences, pour des méthodes
d'apprendre les langues, pour le choix des
professeurs ! Tous ces grands préparatifs
ont souvent plus d'apparence que de soli
dité ; mais enfin ils marquent la haute idée
qu'on a de l'éducation des garçons.
Pour
les filles, dit-on, il ne faut pas qu'elles
soient savantes, la
curiosité les rend
vaines et précieuses,
il suffit qu'elles sa
chent gouverner un
jour leurs ménages,
et obéir à leurs
maris sans raison
ner.
« Le cerveau des
enfants est comme une
bougie allumée dans un
lieu exposé au vent : sa
lumière vacille
toujours.»
Fénelon part d'une analyse fine
du caractère des enfants
Le cerveau des enfants est comme une
bougie allumée dans un lieu
exposé au
vent : sa lumière vacille toujours ; l'enfant
vous fait une question, et, avant que vous ré
pondiez, ses yeux s'en
lèvent vers
le plancher,
il compte toutes les fi
gures qui y sont peintes,
ou tous les morceaux de
vitres qui
sont aux
fenêtres ; si vous voulez
le ramener
à son pre
mier objet, vous le
gênez comme si vous le
teniez en prison.
Ainsi
il
faut ménager avec
grand soin les organes,
en attendant qu'ils s'
af
fermissent ; répondez
lui
promptement à sa
question,
et laisse z-lui
en faire d'autres
à son
gré.
L'auteur s'attarde à découvrir
les défauts féminins
Le bon esprit consiste à retrancher tout
discours inutile, et
à dire beaucoup en peu de
mots, au lieu que la plupart des
femmes
disent peu en beaucoup de paroles ; elles
prennent la facilité de parler et la vivacité
d'imagination pour l'esprit ; elles ne choi
sissent point entre leurs pensées ; elles
n'y
mettent aucun ordre par rapport aux choses
qu'elles ont
à expliquer ; elles sont passion
nées sur presque tout ce qu'elles disent, et
la
passion fait parler beaucoup : cependant on
ne peut espérer rien defort bond' unefemme,
si on ne
la réduit à réfléchir de suite, à exa
miner ses pensées,
à les expliquer d'une
manière courte, et à savoir ensuite se taire.
« Pour les filles, dit-on, il ne faut pas qu'elles
soient savantes, la
curiosité les rend vaines
et précieuses,
il suffit
qu'elles sachent
gouverner un
jour leurs
ménages ...
»
NOTES DE L'ÉDITEUR C'est un traité pratique issu de
l'observation de Fénelon :
« Ce traité est
bien plutôt une longue lettre de direction.
Fénelon n'imagine pas une chrétienne
qui ne serait pas une femme accomplie.
Le mystique en lui n'est pas né, mais
l'humaniste est
au point de parfaite
éclosion.
Rien de chimérique dans les
conseils qu'il prodigue en jouant, La
méthode proposée s'avère novatrice :
Quels principes mettre en œuvre dans
cette démarche pédagogique
? « Les
moyens de favoriser les tendances
naturelles sont différents.
Le premier est
le plaisir; dans la lignée d'Érasme et
de Montaigne.
Fénelon insiste beaucoup
sur le rôle du plaisir( ...
), les plaisirs de
la vertu, de l'amitié, de la gloire, de
l'esprit.
» Jacques Lebrun, Traité de
l'éducation des filles, introduction,
Gallimard, 1983.
comme
s'il connaissait en vertu
d'un don
infus l'enfance et les lois de son progrès
physique, intellectuel et spirituel.
»
F.
Varillon, Fénelon et le pur amour,
Le Seuil, 1957.
« Aussi bien un autre trait de la pédagogie
fénelonienne est-il son caractère pratique et
réaliste.
On s'est étonné qu'elle s'efforçât
d'émouvoir, d'intéresser surtout
l'imagination.
Mais c'est que, parlant
au
début de son livre des enfants, et non des
jeunes gens, Fénelon estimait que
l'imagination était presque la seule faculté
qui fût éveillée en eux.
» Albert Chérel,
Fénelon ou la Religion du pur amour,
Éditions Denoël et Steele, 1934.
1 Sipa-lcono 2, 3, 4 tabl eaux de Chardin : La Bonn e Édu cari on , Su èd e, coll.
Wanas ; Le Béné dic iré et La Mère lah or ieuse, P aris, Mu sée du Louv r e/ Giraud on FÉNELON 0 3.
»
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