TRAHISON DES CLERCS (La) Julien Benda (résumé & analyse)
Publié le 19/11/2018
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TRAHISON DES CLERCS (La) Julien Benda. Essai, 1927.
La Trahison des clercs est une réflexion de moraliste sur les rapports de la pensée et de la politique, à l’époque moderne. Dans cet essai, le terme de « clerc » désigne tout homme qui exerce une activité de l’esprit. Benda constate un phénomène nouveau dans « l’histoire morale de l’humanité»: à de rares exceptions près, les clercs adhèrent désormais aux passions politiques de leur temps.
Certains, parmi les plus écoutés, tels Barrés, Lemaître, Péguy, Maurras, Sorel, Brunetière ou Bourget, se font les doctrinaires, qui de l’antagonisme des classes bourgeoise et ouvrière, qui du nationalisme et de l’antisémitisme. Tous font de leur siècle celui de l’organisation intellectuelle des haines entre les hommes. Cette attitude constitue pour Benda une véritable «trahison» de ce qui, de Socrate à Montaigne, Vinci, Newton, Rousseau ou Goethe, a toujours été un idéal de pensée: s’appuyer sur des principes suffisamment abstraits — l’universel, l’humanité, la justice, la beauté, la connaissance — pour, ainsi, élever son jugement au-dessus des égoïsmes humains et convier ses semblables à en faire autant. Loin de contester au clerc le droit de participer à la vie de la cité, Julien Benda invite celui-ci à méditer l’exemple de ses prédécesseurs «humanistes» et l’appelle à ne pas oublier que la fonction du clerc est d’abord de freiner les haines entre les hommes.
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