TRACTATUS LOGICO-PHILOSOPHICUS, Ludwig Josef Wittgenstein (résumé & analyse)
Publié le 03/10/2018
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Ecrit sur des carnets de campagne pendant la Première Guerre mondiale, le Tractatus (dont un Prototractatus rassemble les versions antérieures) paraît d’abord en Alle-
magne dans la revue Annalen der Naturphi-losophie (1921) puis, grâce au soutien de Bertrand Russell, en Angleterre, dans une édition bilingue (allemand-anglais), en 1922.
Selon la formule de Wittgenstein, «on pourrait résumer tout le sens du livre en ces mots : tout ce qui peut être dit peut être dit clairement ; et ce dont on ne peut parler on doit le taire». Ou encore reprendre la phrase par laquelle il tente de préciser, à l’intention de Russell, le message exact de son livre: «Le point principal est la théorie de ce qui peut être dit dans des propositions — c’est-à-dire par le langage — (et, ce qui revient au même, ce qui peut être pensé) et de ce qui ne peut être dit dans des propositions, mais seulement montré; ce qui, je crois, est le problème cardinal de la philosophie.» L’ouvrage se présente sous la forme de 527 paragraphes distribués autour de sept propositions fondamentales : 1) « Le monde est tout ce qui arrive»; 2) «Ce qui arrive, le fait, est l’existence d’états de choses»; 3) «Le tableau logique des faits constitue la pensée»; 4) «La pensée est la proposition ayant un sens»; 5) «La proposition est une fonction de vérité des propositions élémentaires»; 6) «La forme générale de la fonction de vérité est [(p, Éj, N (£;)] »; 7) «Ce dont on ne peut parler, il faut le taire». L’ensemble forme un tissu disposé dans un ordre total (c’est-à-dire linéaire et non ramifié), matérialisé par une numérotation géométrique du type 1., 1.1, 1.11, 1.12, 1.13, 1.2, 1.21, etc., laquelle s’inspire du système déjà employé dans les Principia mathematica de Russell et Whitehead.
Le propos de Wittgenstein est ici de repenser la corrélation du langage et du monde. Le monde est défini comme la totalité des faits; le fait est à son tour défini comme
coexistence d’états de choses, lesquels sont
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des combinaisons d’objets. Etant donné que les propositions élémentaires du langage sont des combinaisons de noms et que «le nom signifie l’objet» (§ 3.203), on peut en conclure que la forme logique du langage est la forme même du monde. Ainsi, seuls les énoncés des sciences de la nature sont doués de sens ; les propositions des mathématiques ou de la philosophie en sont, quant à elles, dépourvues, de telle sorte que l’unique tâche confiée par Wittgenstein à la philo-
sophie consiste en une «clarification logique de la pensée» (§ 4.112). La philosophie, voulant montrer les pièges du langage, se condamne en dernier ressort au silence.
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