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Tiers Livre des faits et dits HÉROÏQUES DU NOBLE PANTAGRUEL

Publié le 19/05/2019

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Tiers Livre des faits et dits HÉROÏQUES DU NOBLE PANTAGRUEL, ouvrage faisant suite au Pantagruel et publié en 1546 par Rabelais sous son propre nom (à la différence du Pantagruel [1532] et du Gargantua [ 1534], publiés tous deux sous le pseudonyme de Maître Alcofrybas). Dédié à Marguerite de Navarre, il a pour personnage central Panurge (apparu dès le Pantagruel, mais absent du Gargantua) et pour thème essentiel l'ensemble des consultations que ce dernier entreprend auprès de divers « oracles » — représentatifs, pour la plupart, des différentes branches du savoir contemporain — afin de savoir s'il doit ou non se marier. N'ayant obtenu de ceux-ci aucune réponse décisive, il décide, à la fin de l'ouvrage, de s'embarquer avec ses compagnons pour aller consulter l'oracle de la Dive Bouteille. Leur voyage constituera le sujet du Quart Livre.

« TIERS LIVRE des faits et dits héroï ques du bon Pantagruel.

Récit de François Rabelais (vers 1483- 15 53), publié à Paris chez Christian Wechel en 1546.

Immédiatement cen­ suré par la Sorbonne, l'ouvrage, troi­ sième récit du cycle des géants, connut po urtant plusieurs réimpressions, avant l'édition définitive de 1552, chez Michel Fezendat .

La fin du *Pantagruel promettait une suite qui révélerait « comment Panurge fut marié, et cocqu dès le premier moys de ses nopces ; et comment Pantagruel trouva la pierre philosophale [ ..

.

] >> (cha p .

34) .

Le Tiers Livre diffère la réali­ sation de cette double promesse : à l'i nverse des deux récits précédents, l'ac tion et l'aventure y occ upent moins de place que l'exploration des savoirs de l'époq ue (droit, médecine, théolo­ gie) et de ses représentations intellec­ tuel les.

Après la vict oire sur les Dipsodes (voir Ponta gruel), Pantagr uel a donné à Panurge, en récom pense, la chât ellenie de Salmig ondin ; mais celu i ci ne tarde pas à dila pider , «e n mille petitz banque ts et festins joyeulx », les revenus de son domaine (chap.

12).

À Pantagruel qui lui adresse d'amic ales remontrances, il ré pond par un vibra nt él oge des dettes : « Prester et empr unter », tel le est la loi qui, d'après lui, régit le corps de l'homme aussi bien que l'organi sation du cosmos (3 4).

Le lendemain de cette entrevue, Panurge fait part à Pantagruel de sa perple xité : son dessein serait de se marier , s'il ne craign ait par dessus tout d'« estre fait cocqu » (9).

Pantagru el lui ré pond qu'il est diffici le de donner des conseils en cette matière : les deux amis vont donc cher cher des présa ges en ouvrant au hasa rd les œuvr es d'Hom ère et de Virgile ; mais comme chacun interprète à sa man ière les passages en que stion, la perpl exité de Pan urge reste entière ( 1 0 12).

La divi nation par les songes produit les mêmes interpr étations contrad icto ires ( 1 3 14 ), comme la consu ltation de la Sib ylle de Panzoust, du poète Ram inagrobis (21) et de l'astr ologue Her Trippa (25).

Pantagruel assemble un théolo­ gien, un médecin, un légiste et un philosophe, mais aucun d'eux ne dissipe les dou tes et les crai ntes de Pan urge (29 3 6).

Le juge Brid oye et l e fou T riboul let n'y réussissent pas mieux (39 46 ).

Pantag ruel et Panurg e dé cid ent alors d'aller consu lter la Dive Bouteille, en com pagn ie de frère jean des Entommeur es et d'Epist émon.

Lors des prépar atifs du voyage, les navires sont char gés d'une herbe nommée Pantagruélion, herbe indestructi ble, aux propriétés admira bles, don t l'usage hisse l'homme au rang de la divini té (4 9 52).

Épopée bouffonne dans Pantagruel et *Gar gantua, le récit rabelaisien prend, avec le Tiers Livre, la forme itérative d'une quête toujours déçue : à la courbe ascensionnelle des épreuves et de l'exaltation du héros, il substitue le cercle, figure de l'impo ssible issue, et du retour obsessionne l de la même interrogation.

Le discours des person­ nages garde toute sa verve, mais il a perdu sa force résolutive.

Encadrés par l'é loge des dettes et l'hymne au Panta­ gruélion, les déboires de Panurge n'en font que mieux ressortir la détre sse. »

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