Thomas MANN : Les Buddenbrook
Publié le 22/09/2012
Extrait du document
Raymond Queneau définit bien la manière dont Mac Orlan a tenté de démythifier l'idée d'« aventure « : «Le mot Aventure (A majuscule) courait beaucoup les rues en ces premières années d'après-guerre. Il y eut une revue qui porta ce titre et qui eut pour collaborateurs Marcel Arland, Jean Dubuffet,Roger Vitrac, Georges Limbour, qui, tous, regardaient respectueusement du côté de Mac Orlan ; mais celui-ci, en même temps, démythifia le vocable en distinguant avec une parfaite netteté l'aventurier passif de l'aventurier actif, ce dernier terminant en général son existence au bout d'une corde tandis que l'autre pouvait la poursuivre en tout déploiement d'imagination sans pour cela donner prise à la main de la justice ou aux tracasseries policières. «
«
Extraits
Jean de la Sorgue vient de demander à Yves-Marie de
l'informer de tout ce qui pourrait se dire, dans la boutique
de son père, au sujet de Petit-Radet
La phrase prononcée par Jean de la Sorgue me bourdonnait aux
oreilles.
Je pris une feuille de papier blanc et j'écrivis en
grosses lettres majuscules, je ne sais pourquoi, la phrase
prévue : Personne n'en parle.
Après quoi, je voulus reprendre
mes occupations.
Mes efforts furent vains.
Quel était ce Petit-
Radet, dont le nom ne me semblait pas inconnu ? Où avais-je
entendu ce nom pour la première fois ? Je résolus d'en parler à
mon père dès le lendemain.
Incapable de rester assis sur ma chaise, je me levai et ouvris
la fenêtre.
L'air froid entra dans la chambre.
Je me hâtai de
refermer la fenêtre et de tisonner la bûche qui achevait de se
consumer dans la cheminée trop importante pour l'exiguïté de
la pièce.
Je laissais toujours le feu s'éteindre avant de me
glisser dans les draps.
Soudain, l'idée de Petit-Radet se précisa dans ma pensée.
Elle fut tout d'un coup brillante comme un fanal dans la nuit.
Petit-Radet naviguait sous le pavillon noir des gentilshommes
de fortune.
Je n'avais pas encore dix ans quand j'avais entendu
son nom pour la première fois.
On le disait de Groix.
Il avait
écumé les mers du Nouveau Monde, poursuivi par toutes les
marines royales de notre continent.
Le bruit de ses exploits ne
nous avait touché, à vrai dire, que par ce détail qu'il était natif
de chez nous.
Nous prêtions peu d'attention aux événements qui
se déroulaient loin de nous et l'Amérique ne nous intéressait
que par des bruits, assez vagues, qui laissaient prévoir une
guerre prochaine avec l'Angleterre.
L'ancre de miséri-
corde, nommée aussi
ancre du salut, est la
dernière ancre que
jette un navire.
C'est
également le nouveau
nom de l'enseigne du
magasin de fournitures
pour navires du père
d'Yves-Marie.
Le jeu-
ne homme a en effet
convaincu son père
de procéder à ce chan-
gement par amitié
pour Jérôme Burns,
celui-ci ayant exercé
la profession de chi-
rurgien sur un navire
nommé précisément
La Miséricorde..
»
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