THÉRÈSE RAQUIN. Roman d'Émile Zola (résumé & analyse)
Publié le 07/11/2018
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Laurent revient annoncer la nouvelle de la mort de Camille à sa mère, puis il cherche pendant plu sieurs jours à retrouver le corps du noyé à la morgue. Il y parviendra et sera frappé par son visage, défiguré hideusement. Entre les deux amants, c'est paradoxalement la fin du désir et le début d'une angoisse obsessionnelle. Ils vont malgré tout se marier, mais connaissent une nuit de noces déprimante. Leurs souffrances grandis sent, s'aggravent, et ils tentent d'y échapper par diverses occupations : Laurent, par exemple, essaie de peindre, mais ne réussit à dessiner que le visage de Camille. La mère, devenue impotente et qui avait donné son assentiment au mariage, comprend alors leur secret, mais, frap pée d'aphasie, n'arrive pas à les dénoncer aux habitués de son petit salon. Les deux meurtriers se rejettent la faute l'un sur l'autre, songent à se livrer à la police, tombent dans la débauche cha cun de leur côté. Après plusieurs crises, ils se suicident ensemble ( 12 32).
THÉRÈSE RAQUIN. Roman d'Émile Zola (1840- 1 902), publié à Paris en feuilleton dans l'Artiste en mars 1867, et en volume à la Librairie internationale en 1867.
Zola, qui a déjà fait paraître divers essais littéraires (la Confession de Claude, le Vœu d'une morte, les Mystères de Marseille), ainsi que de nombreux articles dans les journaux, se passionne pour un roman populaire, la Vénus de Gordes, d'A. Belot et E. Daudet (1866), qui lui inspire aussitôt la rédaction d'<< Un mariage d'amour >>, publié le 24 décembre dans le Figaro et dont il propose à Arsène Houssaye, directeur de l'Artiste, l'extension et l'approfondissement. Celui-ci accepte, et l'ouvrage paraît en trois livraisons sous ce même titre. Le volume, publié à la fin de l'année 1867, déclenche une polémique qui n'effraie pas l'ancien chef de publicité qu'est Zola : on retiendra notamment un article de Louis Ulbach, << la Littérature putride >>. Sainte-Beuve aussi, sans donner un article, écrira à l'auteur une lettre personnelle assez mitigée. Une adaptation théâtrale, un drame en quatre actes, sera représentée en 1873 : celui-ci, comme la deuxième édition du roman, sera précédé d'une importante Préface.
«
conscience incarnée, vindicative et
muette (la vieille mère), et aussi d'une
touche de roman policier, de suspense .
Mais le récit s'inscrit dans un cadre
social et matériel défini.
Les décisions
des person nages sont souvent inspirées
par des calculs d'argent, à la mesure
d'une toute petite bourge oisie.
De
même, Zola décrit avec précision la
boutique des Raquin et un passa ge près
du Pont-Neuf qui, comme chez Balzac,
implique les personnages comme les
personnages impliquent le lieu lui
même ; certains moments font aussi
penser à *Pot- Bouille.
Enfin il faut souli
gner l'insis tante présence des corps : le
cad avre de Camille, l'impotence pro
gressive de la mère, le corps amoureux
de Thérèse, l'obsession qui tenaille
physiquement Laurent à travers la
morsure que lui a infligée Camille et
qui reste en permanence à vif (on
pe nse ici à certaines pages de *Germi
nal) .
C' est cette dimension physiologi
que, avec ses conséquences névroti
ques, qui frappa les lecteurs du temps
et choqua la critique : elle tient sans
doute le rôle du destin tragique dans
un monde romanesque désormais
privé de transcendance et où le fantas
tique a trouvé de nouveaux supports..
»
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