Devoir de Philosophie

THÉRÈSE DESQUEYROUX de François Mauriac (résumé & analyse)

Publié le 21/11/2018

Extrait du document

THÉRÈSE DESQUEYROUX

François Mauriac. Roman, 1927.

 

Thérèse Desqueyroux revient à Argelouse, auprès de son mari qu’elle a tenté d’empoisonner. Elle revit alors son passé et l’enchaînement d’un malheur que la solitude et l’absence de passion véritable ont scellé. Est-ce uniquement par cupidité qu’elle a épousé Bernard, qu’elle n’aime pas, ou par simple conformisme? A-t-elle seulement aimé Jean Azevedo, l’amant de son amie Anne qui incarne pour elle la passion vécue? Contre la machine familiale qui broie les individus au nom de ses intérêts et de sa respectabilité, Thérèse ne s’est pas dressée assez tôt, assez fort. Comme tant de héros mau-riaciens, elle n’a pas su reconnaître où était son désir et son propre cœur lui est une énigme, comme il l’est aux autres. Condamnée par les siens, rejetée, seule à Paris, enfin libre, Thérèse erre, en proie à un questionnement sans fin sur elle-même.

 

François Mauriac (1885-1970), qui a peint en Thérèse le portrait d’une âme assoiffée de pureté et d’amour, exprime ici le drame janséniste du conflit entre la grâce et le péché. Le portrait de Thérèse annonce ceux de bien d’autres de ses héros (le vieil homme du Nœud de vipères), «ces cœurs enfouis», monstrueux à force d’indifférence et de solitude et dont le mystère dérobe la vérité de l’être. Dans La Fin de la nuit, paru en 1935, Mauriac montrera la montée de Thérèse vers la grâce et le Bien.

 

Sartre l’a remarqué, la liberté de l’héroïne est ici totalement inexistante. L’in

« François Mauriac Thérèse Desqueyroux Analyse du roman CHAPITRE I Accompagnée de son avocat, Thérèse Desqueyroux sort discrètement du Palais de Justice de la petite sous -préfecture de B.

Monsieur Larroque , père de Thérèse, les attend au -dehors; l'avocat lui annonce que l'instruction a conclu à un non -lieu.

La calèche qui doit conduire Thérèse à la gare a été laissée à l'extérieur de la ville, pour ne pas attirer l'attention.

Tandis que les deux hommes conv ersent en marchant, inattentifs à elle et tout occupés des répercussions de cette affaire sur la carrière politique de Monsieur Larroque, Thérèse s'efforce de ne pas les entendre; dans les odeurs du soir, elle respire la vie qu'on lui rend; elle imagine qu 'elle aurait pu connaître le sort de sa grand -mère Julie Bellade, dont la famille a comme effacé l'existence scandaleuse, et dont pas même une photographie ne subsiste; elle songe à sa fille qu'elle embrassera cette nuit tandis que l'enfant dormira.

Les vo ici tous trois devant la calèche.

Le cocher, Gardère, dévisage avidement Thérèse; son père cependant l'écoute et la voit à peine; l'avocat s'inquiète de savoir si Thérèse rejoint dès ce soir Monsieur Desqueyroux : alors brusquement elle pense qu'il va lui falloir retrouver son mari encore malade, et vivre à nouveau à ses côtés.

Tout au long de l'instruction, elle est retournée ainsi auprès de lui, sans la moindre gêne, soucieuse seulement de le renseigner sur la conduite à tenir, et de lui transmettre les c onseils de l'avocat.

Elle imagine maintenant le silence qui règne à Argelouse, et le premier regard que Bernard et elle échangeront.

Terrifiée, elle déclare son intention de rentrer quelques jours plus tard chez son père.

Alors Monsieur Larroque lui rappel le avec autorité que tout doit, au contraire, reprendre comme d'habitude, que rien ne peut être changé à sa vie conjugale : Bernard et elle doivent être aux yeux de tous « comme les deux doigts de la main...

jusqu'à la mort ». CHAPITRE II La calèche emmène Thérèse, dans la nuit, vers la gare de Nizan : une heure de route.

Thérèse pense à toutes les étapes de ce retour, souhaite ne jamais atteindre Argelouse.

Elle s'abandonne, épuisée, aux mouvements de la voiture, songe à ce que pourront être les premières paroles de Bernard; puis elle s'assoupit et rêve que le juge l'interroge, rouvre l'instruction, a découvert le paquet de poisons encore caché dans la poche d'une vieille pèlerine; elle se réveille avec soulagement, comme de ces cauchemars où adolescente el le rêvait qu'il lui fallait de nouveau subir un examen.

Thérèse prend alors conscience qu'elle peut encore vivre auprès de Bernard : si elle s'ouvre à lui, ne lui cachant rien de ce qu'elle a. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles