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Thérèse Desqueyroux de François Mauriac (analyse détaillée)

Publié le 24/10/2018

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LIEUX DE L’ACTION

 

La région bordelaise : les villages d’Argelouse (en réalité Jouanhaut) et de Saint-Clair (Saint-Symphorien) ; Paris.

 

ÉPOQUE DE L'ACTION

 

Contemporaine de l'auteur.

 

PERSONNAGES PRINCIPAUX

 

Thérèse Desqueyroux, née Laroque, jeune bourgeoise provinciale, intelligente ; Bernard, son mari, 26 ans, propriétaire terrien, frustre ; Marie, sa fille ; Jérôme Laroque, son père, homme politique ; Anne de la Trave, son amie d'enfance et sa belle-sœur, éprise de Jean Azévédo puis fiancée au fils Deguilhem, un riche bourgeois ; Clara, sa vieille tante sourde ; Jean Azévédo, jeune Juif intellectuel ; M. et Mme la Trave, beau-père et mère de Bernard, bourgeois bien-pensants.

 

RÉSUMÉ DE L’ACTION

 

Un an après son mariage, Thérèse, accusée d'une tentative d’empoisonnement sur son mari, bénéficie d’un non-lieu grâce au témoignage de sa belle-famille, soucieuse d'étouffer l’affaire (ch. 1). Dans le train qui la conduit chez elle, elle réfléchit à son geste et prépare sa confession. Elle revoit en mémoire les personnes qui ont peuplé sa jeunesse, passe en revue les scènes-clés de son passé sans trouver d’explication (ch. 2-8). Arrivée à Argelouse, elle renonce à se justifier. Bernard l'accueille froidement et lui annonce qu'au nom de l’intérêt familial, les apparences seront conservées : elle sera cependant mise en quarantaine dans sa chambre, avec le seul droit de se promener dans les bois (ch. 9). La mort de Clara l'empêche de se suicider mais, recluse, elle se laisse dépérir. Une fois conclu le mariage d'Anne, Bernard libère Thérèse et la conduit à Paris, où elle vivra seule (ch. 9-13).

« • La famille :le groupe fam ilial et social uni des La Trave s'inscrit en anti­ thè se avec le personnage solitaire de Thérèse.

Symbole de l'arrogance bourgeoise et de la rép ression (nous ne plaisantons pas sur le chapitre de la famille [ ch .

4 ]), la fam ille rejette le « monstre , qui menace l'ordre établi.

Ses certitu des é troite s, ses conventions font l'o bjet d' une carica ture q ui nourrit la satire .

• Le cri m e : venu de mille sources secrètes, le crime de Thérèse échappe à toute logique (je ne sais pas pourquoi j'ai fais cela, [13]).

Sur le plan narra ti f, la recherche d'un mobile justifie la techni que de l'introspection, tan dis que l'a bse nce d'explication donne à l'œuvre sa tension dramatique .

Sur le plan philosop hiq ue et religi eux , le péché passif de T hér èse alimente une inte r­ roga tion sur la responsabi lité personne lle et l'aosence de Dieu.

STYLE • Le mono logue intéri eu r - le verb e-o util :je ne désirais rien alors, songe Thérèse.

(ch .

6)· -le tutoiemen t : Ah ! rappelle -toi sa stupéfaction non jouée, ce juvénile éclat de rire.

(ch.

6) -le sty le ind irect libre : Que lui dirait -elle ? Par quel aveu commencer ? (ch .

2) - l'interrogation: Ai- je souvent revu jean Azévédo ? (ch.

7) • Les intru sions de l'au teur - l'interpellation : Bernard, Bernard, comment t'introduire dans ce monde cot~f us, toi qui appartiens à la race aveugle, à la race implacable des simp les ? (ch.

3) -le commen taire : Les êtres que nous conna issons le mieux , comme nous les défor­ mons dès qu'ils ne son t plus là ! (ch .

9) -le ju geme nt : Thérèse a tort de chass er le souvenir de la scène qui éclata entre le frère et la sœur.

(ch.

7) • La d iversité des points de v ue - la m ultiplicat ion des voix : Il demande : • Esr-ce que j'ai pris mes gouttes ? • et sans attendre la réponse, de nouveau, il en fait tomber dans son verre.

Elle s'est tue p ar paresse, sans doute par fatigue .

Qu'espère -t- elle à cette minute ? • Impossible que j'aie prémédité de me taire .

• (ch.

8) -Je personnage narrat eur: jusqu'à mes couches en janvier, rien n'arriva .

(ch .

7) SO URCE S ET INSPI RA TION Des éléments autobiographi ques.

Ma uriac est originaire de la région bo rdelaise.

Il s' inspire de souvenirs personnels : En un sens, Thérèse Desqueyroux, c'est moi .

j'y ai mis toute mon exaspération à l'égard d'une fami lle que je ne support ais plus.

(Clau de Mauriac, le Temps immobile) Un fait divers , l'affaire Cana b y: en 190 5, Ma uriac assiste au procès de Mme C.

.

.

, épouse d'un courtier en vin accusée de tentative d'empo ison­ nemen t su r so n mari , pu is acquitt ée.. »

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