TERRE VAINE (La) [The Waste Land]. de Thomas Stearns Eliot (résumé)

TERRE VAINE (La) [The Waste Land]. La poésie anglaise moderne se trouve encore sous l’influence de ce poème, publié en 1922, de l’écrivain anglais Thomas Stearns Eliot (1888-1965). Cette influence énorme s’explique parce que ce poème représentait l’inquiétude et l’amertume d’une génération, le sentiment de l’échec et de l’hystérie des relations sexuelles que l’on retrouve chez F. S. Fitzgerald ou Hemingway, mais principalement par ses innovations formelles : passage brutal d’une scène à l’autre, changements de ton, contrastes entre le langage vulgaire contemporain et la poésie éthé-rée de la tradition classique ou médiévale, construction d’une émotion ou d’une idée par une suite d’allusions indirectes, modulation symphonique des thèmes, etc. Dédié à Ezra Pound, « il miglior fabbro », qui le réduisit à sa forme actuelle, le poème ressemble aux Cantos en ce qu’il est bourré d’allusions et de citations littéraires et se compose de fragments. Cette tendance des premiers poèmes d’Eliot se trouve ici à son point extrême. Comme le remarque Edmund Wilson, nous trouvons en quatre cent trois vers des références directes ou indirectes à plus de trente cinq auteurs et des citations en six langues étrangères. Or, au lieu de crouler sous tant d’érudition, le poème vit intensément, marqué du sceau original de l’imagination unificatrice du poète. Même s’il ne comprend pas les allusions savantes et mystérieuses, le lecteur partage les émotions et saisit l’intention générale de l’auteur. C’est que la Terré vaine contient une seule métaphore développée de façon dramatique sur des registres variés. Dans sept pages de notes constituant une clé précieuse,