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TERRE (la), d'Émile Zola

Publié le 18/05/2019

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TERRE (la), roman d'Émile Zola (1887). Un grand roman paysan s'imposait dans les Rougon-Macquart pour des raisons autant sociologiques (la France est d'abord un pays rural) que mythiques : la Terre est le « biotope » des paysans, mais c'est aussi une mère nourricière d'où sort la vie, le blé et le pain. Zola n'a sur les paysans que des lumières partielles : quelques souvenirs familiaux ou personnels, Médan également, où il a pu découvrir certains traits de mœurs, certains personnages. Mais tout cela reste insuffisant, même en y joignant une documentation livresque et un entretien avec Jules Guesde. Il faut aller sur place et Zola, via Chartres, aboutit finalement « dans le canton de Cloyes, entre le Perche et la Beauce » : il y prend des notes nombreuses. Le roman lui-même est rédigé au cours de l'année 1886 et au début de 1887. Il paraît dans le Gil Blas (mai-septembre 1887), puis chez Charpentier en volume à la fin de l'année. Il déclenche une polémique, toujours la même : Zola est écœurant, obscène, ordurier et il se trouve cinq pseudo-disciples pour lancer un manifeste qui développe les mêmes thèmes. Le roman cependant est un succès, l'une des meilleures ventes avec T Assommoir, Nana et la Débâcle.

 

L'intrigue du roman est centrée sur Jean Macquart, un ancien soldat devenu valet de ferme, et surtout sur la famille Fouan, unie et déchirée à la fois par une même passion de la terre : le père qui se dépouille, et ses enfants ingrats : Fanny, Jésus-Christ, un braconnier pittoresque, et Buteau qui ira jusqu'au meurtre. Venu à Rognes sans rien, Jean en repartira tout aussi pauvre pour aller à la guerre. Au-delà même de ces personnages, la Terre fait la chronique du village avec ses travaux et ses jours : veillées, mariages, partages orageux, foins, moissons, vendanges, tout y est, jusqu'aux considérations économiques sur le libre-échange et la modernisation de l'agriculture. Le livre cependant dépasse l'étude sociologique, quand Zola par exemple évoque avec lyrisme le passage des saisons sur la nature et sur la terre toujours féconde : « Des morts, des semences, et le pain poussait de la terre. »

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