TARTARIN DE TARASCON
Publié le 18/05/2019
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TARTARIN DE TARASCON, roman d'Alphonse Daudet (1872). Dans les Aventures prodigieuses de Tartarin de Tarascon, comme dans Tartarin sur les Alpes (1885) ou Port-Tarascon (1890), une même silhouette dominante, tonitruante, gesticulante qui doit sa fougue méridionale, sa vantardise joyeuse et son goût immodéré de l'aventure à un personnage réel et pittoresque, un vague cousin de Daudet qui l'entraîna en Algérie chasser des fauves depuis longtemps enfuis. Cette trilogie, mêlant la farce, le cocasse et le grotesque, possède une drôlerie joyeuse et féroce dont Flaubert fit ses délices : « Tout, absolument tout m'a diverti. Plusieurs fois j'ai ri aux éclats. C'est purement et simplement un chef-d'œuvre. » Comment ne pas songer d'ailleurs à Bouvard et Pécuchet devant cette candeur infantile qui lance le gros bourgeois aussi pantouflard qu'exalté sur la piste des lions, à l'assaut des montagnes ou à la conquête d'une île de sauvages ? Mais la soif de gloire l'emporte ici sur la recherche du savoir et c'est à un autre héros, à peine moins dérisoire quoique plus sublime, accumulant les déboires comme le bon Taras-connais, qu'il faut songer : le Chevalier à la triste figure doublé, paradoxalement, de son jovial valet : « Don Quichotte et Sancho Pança dans le même homme, dit le narrateur, vous comprenez quel mauvais ménage ils devaient faire ! quels combats ! quels déchirements ! » Le grand roman comique de Daudet aura permis le sugissement d'un type.
«
XI\" SIE< 'I.E
ALPHONSE
AUD ET
Tartarin de Tarascon
« Mettre en préface de Tartarin de
Tarascon ...
: il y a deux Midis.
Le Midi
bourgeois, le Midi paysan.
L'un est
comique, l'autre est splendide.
J'ai réuni
exprès ces deux études , L ' Arlésienne et
Tartarin, comme échantillons de ces deux
Midis différents .
» (A.
Daudet)
« ...
cette diligence européenne,
retrouvée en pleine Afrique, lui
rappelait vaguement
le Tarascon
de sa jeunesse ...
,.
Dessins de Dubout
Un petit-bourgeois en Afrique
L
es Aventures prodigieuses de Tartarin de
Tarascon
(1872), avec Les Lettres de mon mou
lin, restent l'ouvrage le plus célèbre d'Alphonse
Daudet.
Méridional vantard et vaniteux, petit-bour
geois
de Tarascon un peu obèse, Tartarin rêve d'aven
tures extraordinaires et de voyages lointains.
Sa
maison est décorée d'armes exotiques et, dans son jar
din s'épanouit un superbe baobab mesurant au
moins
...
un mètre.
Las de voir les Tarasconnais tirer
sur leurs casquettes lancées en l'air, faute de gibier,
Tartarin décide un jour d'accorder ses rêves à la réa
lité, en allant chasser le lion en Afrique.
Déguisé en Arabe,
il débarque en grand ap
pareil en Afrique du Nord, où
il va aller de
déboires en déboires, abusé autant par sa
naïveté que par sa vantardise.
Quant au
fauve
qu'il réussira à tuer, il s'agit d'un
vieux lion aveugle, appartenant à un men
diant.
Pourtant, lorsqu'il rentre dans sa
Provence, Tartarin est accueilli en triom
phateur, car la nouvelle de ses ex
ploits et la peau du lion l'ont précédé
à Tarascon.
Le triomphe du comique
S
tyle éclatant et aisé, farce truffée
de cocasseries et de grotesque,
drôlerie joyeuse et féroce, tout a été
dit du comique de
Tartarin de
Tarascon.
Mais, au-delà du bur
lesque, Daudet exprime son amour
pour la Provence, et il fait la satire
des petits-bourgeois, qui rêvent
d'actes
héroïques alors qu'ils mènent une petite vie
monotone
et étriquée.
Il caricature les
Provençaux, le plus souvent avec tendresse.
Et
si le personnage de Tartarin est décrit comme
un vantard qui se laisse facilement abuser,
il
est aussi un Don Quichotte, recherchant la
gloire et le sublime.
Daudet a écrit deux suites à
Tartarin de
Tarascon : Tartarin dans les Alpes (
1885),
caricature de la
Suisse des alpinistes, et Port
Tarascon (1890), où l'on voit les Tarasconnais fon
der une colonie en Australie.
Mais ces deux ouvrages
n'ont pas la fraîcheur et l'invention du premier texte.
A vec
une verve et une drôlerie
incomparables, Daudet raconte
les aventures d'un Provençal
vantard qui part à la chasse
au lion en Afrique.
« Tarascon crut un instant
sa Tarasque revenue.
( ...
)
C'est une noble bête
! ...
Elle m'a vu tuer tous mes lions ••• ,..
»
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