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TARAHUMARAS (Les). Antonin Artaud (Résumé et analyse)

Publié le 13/11/2015

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artaud

TARAHUMARAS (Les). Ouvrage de l’écrivain français Antonin Artaud (1896-1948), publié en 1945. Ce recueil constitue une « reprise » d’Artaud, qui n’avait rien écrit depuis 1937, date à laquelle il fut interné pour « folie ». Reprise, en ceci qu’Artaud « raccorde » l’année qui précéda son internement, et au cours de laquelle il se rendit au Mexique puis en Irlande, et celle (1943) où de meilleures conditions de détention (à Rodez), voire de santé, permirent à l’illuminé de retourner à ses tâches littéraires, de tenter de reconstituer le manuscrit dont lors de sa rentrée, « dirigée », en France (sept. 1937), il avait été dépossédé, affirme-t-il. Le manuscrit (deux cents pages), qui aurait été l’œuvre de huit mois (nov. 1936-août 1937), se nommerait Voyage au Mexique. Mais c’est seulement de la « partie capitale », Voyage au pays cles Tarahumaras, qu’il récrit quelques chapitres. Ce Voyage procède d’un genre littéraire assez arrêté, la « fable exotique », et fait donc penser au Michaux d'Ailleurs (*), (« Ce qui sortait de ma rate ou de mon foie avait la forme de lettres d’un très antique et très mystérieux alphabet mastiqué par une énorme bouche... »), dont Artaud se distingue notablement : exercice hygiénique, comme chez Michaux, l’écriture « sur » de tels objets (la pensée et les mœurs de primitifs à la fois réels et imaginaires) emprunte au descriptif, lequel consiste en une parodie du gratuit anecdotique, mais Artaud vise l’Être au lieu de se livrer à une culture du phantasme exemplaire. Dans les livres de la période 1925-1936, le fabuleux était placé sous le signe de la prolifération et de la vocifération, vocifération qui ramenait la fable aux images de l’adultère ignoble et de la castration. Ici, principalement dans le premier texte, le Rite du peyotl (1943), Artaud veut établir (rétablir) l’Un, non par l’interprétation mais par l’abolition du multiple, l’Un consistant en les Principes. Malgré l’auto-accusation du Post-Scriptum, (1947), où Artaud prend conscience avec fureur de la religiosité que dégage son système de pensée, sa quête de l’Un diffère radicalement des conduites chrétiennes et mystiques. Dans la fable, l’Un c’est Ciguri, à la fois Dieu et le peyotl (une « râpe »), lequel est consommé comme une hostie et suivant des rites que l’auteur expose soit avec la plus

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