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TAHAR BEN JELLOUN : LA NUIT SACREE

Publié le 11/03/2012

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LA NUIT SACREE : PLAIDOYER  EN FAVEUR DE LA FEMME :

II) Ampleur de la religion et du sacré dans le roman :

La religion et les lois  islamiques occupent  une place colossale dans la NUIT SACREE (N S) .  .Ceci transparaît dès le titre   de l’œuvre qui renvoie à la vingt-septième nuit du mois de Ramadan.«Cette  nuit sacrée vaut mille mois « verset coranique que nous rappelle le père de la protagoniste au seuil de son décès. En effet c’est la nuit de l’affranchissement  de Zahra et de la disparition de son  père.

L’hospitalité de cette nuit magique favorise la confession du mourant. C’est ainsi qu’on apprend qu’en l'absence d'un descendant mâle, le père de Zahra  vit dans l'angoisse de voir ses biens passer entre les mains d'un frère cupide et jaloux. Son propre enfant se trouverait ainsi déshérité et voué à la disparition du nom et ceci d’après la loi de l’héritage islamique. Cette menace l'aveugle tant et si bien qu'il en arrive à mettre en place un simulacre comme vérité.

« II) Des personnages et des choix témoignant de l’émancipation des femmes : Tout au long du récit, des personnages s’échelonnent, tantôt adjuvants, tantôt opposants qui mettent en lumière l’affranchissement de la Femme. Tout d’abord, au début du roman, Zahra nous est présentée comme une femme libérée et affranchie, elle a finalement gagné sa quête.

Les conteurs mâles s’effacent et Zahra advient à ce moment même dans la halqa comme un être qui émerge de l’oubli.

Elle prend les rênes en main et décide d’établir la vérité après 20 ans de secret, en contant son histoire entourée par un public acclamateur.

Cependant cette prise de parole ne vient qu’après la mort du géniteur , symbole d’un passé dont elle tente de se débarrasser en enterrant tous ce qu’elle possédait (papiers, vêtements..)dans la tombe de son père. Zahra commence dès lors une nouvelle vie, elle s’évade avec le cavalier, le dénommé « Cheikh » dans un univers onirique, merveilleux même le « Jardin Parfumé » qui est un lieu d’exaltation du corps où le temps et le manque sont étrangers.

Cette évasion marque bien un glissement vers un ailleurs puisque le cavalier nous apparaît comme un rêve, une apparition.

(délire : fin du roman épisode est OUBLIES) Le récit revêtit alors l’aspect d’un conte suite à l’apparition de personnages hors du commun tout en étant des plus ou moins familiers à l’instar du violeur qui suit Zahra dans la forêt, qui la viole.

Cet acte qui est terrifiant et agressif pour une femme semble plutôt une bénédiction et un acte libérateur pour Zahra. Cependant elle ne connaîtra la volupté du corps et l’ivresse des sens qu’en rencontrant le Consul.

Invitée chez l’aveugle et sa s œur, elle développe un amour sincère avec le maître des lieux nourri par le partage d’un mal semblable, elle connaîtra enfin l’équilibre et le bonheur tant recherché , auprès de lui.

De la même manière la liaison entre les deux personnages est tout aussi bénéfique pour le Consul qui ne supportait plus la monotonie de es jours avec sa s œur l’Assise. Celle-ci entretient une étrange relation avec le Consul, un lien quasi incestueux les lie.

Rejetée à cause de son corps et de l’abandon de son époux, l’Assise symbolise une société matérialiste qui ne voit qu’à travers les yeux des hommes, si son époux la quitte c’est elle la fautive et non lui.

En s’enfuyant, de chez elle, elle prend son destin en mains et rompt avec son passé à l’exemple de Zahra.

Aveuglée par son égoïsme, l’Assise ruine le bonheur des deux amants en déterrant le passé de Zahra.S’ensuivit alors une entrevue avec son oncle qu’elle tue pour se venger .

Ca OU ça Tout comme le géniteur de Zahra, comble le vide de son existence en se consacrant à son frère aveugle dépendant d’elle.

C’est pourquoi, voyant que le Consul faisait passer Zahra avant elle, elle devient jalouse.

Elle ruine alors le bonheur intense des deux amants en déterrant le passé obscur de Zahra.

S’ensuivit alors le meurtre de l’oncle par Zahra qui venge tous ceux qui avaient souffert par la faute du défunt. En plus de l’oncle, le passé de Zahra revient la hanter sous l’aspect de ses s œurs .Elles châtient Zahra en lui faisant subir l’excision pour se venger des maux qu’elle leur a fait subir.

Elles l’empêchent ainsi d’acquérir l’identité féminine tant revendiquée en lui infligeant le pire des supplices.

De cette manière, le destin de Zahra est voué au tragique. Conclusion : Ainsi , à travers Zahra, l’écrivain essaie de réconcilier les femmes avec leur identité en leur proposant la libération, un personnage mythique : ni femme ni homme et qui porte deux visages celui de la réalité féminine et celui de l’imaginaire.

Certes, cet androgyne est là pour dénoncer certaines inégalités entre les deux sexes, non seulement dans le pays d’origine, mais dans toutes. »

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