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SYLVIE (la) de Jean Mairet (résumé & analyse)

Publié le 07/11/2018

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SYLVIE (la). Tragi-comédie pastorale en cinq actes et en vers de Jean Mairet (1604-1686), sans doute créée à Paris au théâtre de l'hôtel de Bourgogne en 1626, et publiée à Paris chez Targa en 1628.

 

Après sa première pièce, une tragi-comédie inspirée de l'Astrée, Mairet s'engage résolument dans la voie de la pastorale avec sa Sylvie, dernier chef-d'œuvre du genre, où perce le souvenir des Bergeries de Racan et plus encore des Amours tragiques de Pyrame et Thisbé de Théophile de Viau. La pièce connut un succès considérable, dû sans doute davantage au lyrisme galant et au spectaculaire dernier acte qu'à l'aspect politique de l'œuvre.

 

Florestan, prince de Candie, tombe amoureux de Méliphile, fille du roi de Sicile, en voyant son portrait sur un écu ; il s'embarque aussitôt pour la rencontrer. En Sicile, Sylvie, une bergère, et Thélame, le fils du Roi, se disent leur amour dans un cadre champêtre (Acte 1). Mais le père de Sylvie ne peut croire que Thélame veuille épouser sa fille ; il décide de la donner à Philène un soupirant éconduit, en dépit de l'hostilité de sa fille et de son épouse (Acte II). Philène fait croire à Sylvie que Thélame lui est infidèle ; brouille des deux jeunes gens (Acte Ill), bientôt réconciliés. Mais le Roi veut marier son fils à une princesse étrangère et fait arrêter Sylvie (Acte IV). Arrivant en Sicile, Florestan apprend que le Roi a eu recours à la magie contre Thélame et Sylvie : chacun croit l'autre mort et se répand en lamen tations; l'enchantement ne pourra être levé que par un chevalier qui sortira victorieux d'une épreuve - et gagnera la main de Méliphile. On assiste au délire des deux amants, à la victoire de Florestan contre les « démons ». Le Roi avoue sa faute ; Thélame épousera Sylvie, et Florestan Méliphile (Acte V).

 

Ni la trame générale de la pièce, ni les obstacles à l'amour des jeunes gens (le père, à l'acte II; le rival éconduit, à l'acte III; le Roi, à l'acte IV) ne sauraient dérouter : en terrain connu on goûte la virtuosité de l'échange (notamment dans cette Comédie ou Dialogue de Philène et de Sylvie publiée dès 1627, ici reprise - avec le titre de \"Dialogue\" - à l'acte I, scène 3, et longtemps admirée), le lyrisme de l'amour dans une nature au diapason, la sensualité parfois exprimée sans détour. Victimes d'un sort que le Roi a fait jeter sur eux et qu'il ne maîtrise plus (métaphore d'une toute-puissance mal contrôlée), les amants sont plonges dans une folie passagère et croient l'autre mort. Il faut une voix surnaturelle pour les convaincre qu'ils sont en vie - on pense à l'Hypocondriaque (1628) de Rotrou. Il faut surtout le courage de Florestan pour les délivrer, au terme d'une scène des plus spectaculaires : assailli d'horribles visions et de « lamentables cris », gravissant les marches qui le conduisent à la \"glace enchantée\", il est protégé par le bouclier portant le portrait de sa belle. L'amour rend donc vainqueur 

« lame et Sylvie l'emportent eux aussi contre les trop politiques desseins du Roi -un Pyrame et Thisbé (nettement démarqué dans le dernier acte) qui se terminerait bien...

Le dénouem ent heureux atténue ce qui, dans cette pièce où l'on a voulu voir des allusions à l'actualité, en particulier au problème du mariage de Gaston d'Orléans, pou­ vait paraître « subversif >> : le person­ nage du Roi, qui veut faire assassi ner Sylvie (un conseiller le ramène à la jus te clémence d'un souverain qui doit imiter ici-bas les actions de Dieu) et s'é vanouit en entendant les cris des «d émons », et surtout Thélame qui, non content de critiquer vivement la cour, son hypocrisie et ses courti sans, de la fuir en vivant l'amour dans la nature avec une pure bergère, affirme hautement qu'il refuse de sacrifier son bonheur à la raison d'État.. »

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