Sylvie de Nerval (résumé & analyse)
Publié le 25/11/2018
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Sylvie
Publié en août 1853, puis inséré à la seconde place du recueil des Filles du feu, en 1854, c’est le texte le plus célèbre de Nerval, le plus lu et le plus commenté, celui qui lui a valu le surnom de « fol délicieux » et le fit annexer, au lendemain de la Première Guerre mondiale, par la grande campagne patriotique, comme un écrivain caractéristique de ce bon goût français fait de mesure et de limpidité. « Traditionnel, bien français? Je ne trouve pas », répondit Proust dans un pénétrant article du Contre Sainte-Beuve*, et d’ajouter : « Peut-être y a-t-il encore un peu trop d’intelligence... » Mais de l’intelligence, il en fallait pour faire « admettre l’histoire d’un cœur épris de deux amours simultanés » (xiii) et pour que le récit ne sombre pas dans la bluette ou le mélodrame boulevardier. Et c’est précisément le miracle de Sylvie d’avoir concentré en quelques pages toute une symbolique autour de l’opposition majeure rêve/réalité. Tout devient en effet chargé de sens dans cette construction serrée : Paris, lieu d’élection de l’artifice culturel, fait face au Valois, où s’épanouit la fête naïve; la nuit — réelle ou imaginaire, comme celle de la salle théâtrale — favorise l’éclosion du rêve, tandis que le jour baigne dans une lumière qui révèle la brutalité de la matérialité; Aurélie, l’actrice que sa vie transforme en déesse infernale — « la nature a oublié de [lui] faire un cœur » (I) —, lutte dans l’esprit du narrateur avec Adrienne, la religieuse transfigurée en sainte chrétienne (vu). D’où le recours à Sylvie, la paysanne bien réelle, mais que le héros va poursuivre sur le mode du souvenir : c’est elle qui s’opposera à la figure composite « d’une religieuse sous la forme d’une actrice » (III); c’est encore à elle que le narrateur tentera de superposer le visage d’Adrienne (xi) en lui faisant mimer la scène de la transfiguration dans l’abbaye de Châalis, de même qu’il demandera plus tard (xiii) à la comédienne de jouer, sur les mêmes lieux, le rôle de la religieuse. Mais en vain : les trois héroïnes se déroberont à son appel, dans le mariage ou dans la mort, pour toujours.
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