SYLVIE de Gérard de Nerval : Fiche de lecture
Publié le 21/11/2018
Extrait du document
SYLVIE
Gérard de Nerval. Nouvelle, 1853.
Chaque soir, le narrateur admire la comédienne Aurélie. Un jour, en rentrant du théâtre, il tombe sur deux lignes d’un journal qui illuminent sa mémoire. Entre souvenir et rêve, il retrouve Adrienne l’aristocrate, Sylvie la paysanne, et son enfance idyllique dans le Valois. Il prend conscience que l’origine de son amour actuel pour l’actrice se trouve dans l’amitié tendre pour Sylvie et d’un amour impossible pour Adrienne. Il décide de partir sur-le-champ dans le Valois. La course de la voiture sur la route se double d’un cheminement dans le passé : il
«
•
recompose • ses souvenirs, se retrou
ve en présence de Sylvie ou devant
Adrtenne transfigurée.
Son anivée a.u
village dans la.
lwnière du matin lui
cause une déception.
Le passé est
perdu.
n apprend qu'Aurélie se marie.
Son hésitation entre le passé et Je
présent.
son échec J'invitent à la.
réflexion et à se contenter d'un bon
heur relatif.
• Influencé par Rousseau Uulie ou la
Nouvelle Héloïse*), et par Goethe IWer
ther.
17741, Nerval (1808-1855) a voulu
écrire • l'histoire d'un cœur épris de deux
amours simultanées•: il évite l'œuvrette
lannoy ante par la structure de l'œuvre et
par la symbolique.
centrée sur l'opposi
tion entre rêve et réalité.
Paris s'op pose
au Valois, l'illusion théâtrale à la.
fête
rousseauiste; le jour brutal dévoile la
réalité, alors que la nuit suscite les
songes et les souvenirs.
Les trois figures
féminines commandent le récit et sa
construction: Aurélie lalias Jenny Colon.
la maîtresse de Nerval), la comédienne
métamorphosée en divinité des Enfers,
Adrienne, la noble religieuse sublimée
en sainte chrétienne, et Sylvie, jeune fille
qui appartient à la réalité mais que le
narrat eur cherche dans ses souvenirs ou
le songe.
Mais ces trois figures féminines
échappent au narrateur par le mariage
ou la mort: le recours à Sylvie, qui aurait
pu intercéder pour lui, conciliant souve
nirs et passions, rêve.
passé et expé
rtence, se révèle inutile.
L'écrivain, par la
poursuite des images de son passé,
recherche en fait une identité perdue,
mais en vain.
Sylvie incarne la quête d'un
idéal, d'un bonheur qui ne cesse de se
dérober à la conscience d'un homme
déchiré par sa mémoire et ses fantasmes,
condamné à l'insatisfaction dans la réa
lité.
Écrire est alors le dernier recours
pour fixer la mémoire.
le rêve et l'idéal.
• Sylvie appartient au recueil des Filles
du Feu: cette nouvelle a valu à Nerval la
célébrité, et a suscité de nombreux com
mentaires.
dont celui de Proust (voir
Contre Sain.te-Beuve*l.
toma..
• voir Au.réUa.
t-ruW, Raymond Jean, Nen>al par lul-mfme.
Le Seuil.
1964.
Georges Poulet.
7'roi3 eual8
de mythologie romantique.
José Cortl.
1966.
Uri Elsenzw elg.
L'E8
f'CJU �d 'un récit.
·S:YIW.•.
La Baconni ère, Ne uchAte l.
1976..
»
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