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Surveiller et punir (Michel Foucault, 1975) - analyse et grille de lecture

Publié le 01/08/2024

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« FICHE DE LECTURE Surveiller et punir - QC / Thème : CORPS - Michel Foucault  Ecrit en 1975  Etude sociologique et politique des structures des micro-pouvoirs qui se sont développées dans les sociétés occidentales au XVIIIe siècle, avec un regard approfondi sur les prisons et les Écoles.

L’auteur note les modes de traitements accordés ou infligés aux condamnés grâce à l’ « institution disciplinaire ».

Ses observations sur les mutations des techniques pénales à la fin du XVIIIème siècle et antérieurement, permettent de dégager des concepts encore d’actualité comme la relation entre la punition et le pouvoir, entre l’institutionnel et l’individu, la notion de « savoir-pouvoir ». Il traite des multiples sujets en relation avec les méthodes punitives à travers l’histoire ainsi que des changements effectués.  Auteur : Paul Michel FOUCAULT naît le 15 octobre 1926 à Poitiers et meurt le 25 juin 1984 à Paris.

Il adhère au parti communiste français de 1950 à 1953.

En 1970 il fonde le Groupe d'Information sur les Prisons (GIP) pour permettre aux prisonniers de s'exprimer sur les conditions de leur incarcération. RESUME DES 4 PARTIES DE L’ETUDE I. Supplice Chapitre 1 : le corps des condamnés Il y décrit l’évolution des méthodes de punition dans les pays européens entre 1769 et 1791.

Il y développe une analyse d’une méthode punitive de moins en moins axée sur le spectacle publique par la disparition des supplices, et ce que profit d’une punition moins physique, plus corrective et caractérisées par une « discrétion dans l’art de faire souffrir ».

Au début du XIXème siècle, les peine prennent des allures de « redressement », la relation châtiment-corps n’est plus la même.

La justice adopte une forme de pudeur à partir du moment où il est considéré éthique d’ôter la douleur pour supprimer la vie (exemple de la guillotine, instituée en 1792).

La prison, elle considérée comme l’instance de redressement des criminels par excellence, ôte la liberté.

Foucault défend la thèse d’une stratégie politique dans le principe d’emprisonner et de diversifier les peines, et notamment le début de la relation « pouvoir-savoir ». Chapitre 2 : l’éclat des supplices Il y explique le rôle majeur de la douleur au XVIIIème siècle ; en effet, la torture avait non pas ici pou but d’avoir des preuves ou des aveux qui légitimeraient la punition, mais bien de punir en première instance la criminel. L’exécution avait elle pour rôle de donner une leçon, et était donc publique, c’était aussi une manifestation de la force de celui qui rendait justice, ou qui l’établissait. Enfin, Foucault démontre un rapport entre vérité et pouvoir, le supplice comme une atrocité et l’humiliation comme une souffrance, le rôle du peuple comme « spectateur » et, comme témoin et garant de la punition, créant ainsi la terreur de celui-ci. II. Punition Chapitre 1 : la punition généralisée Au cours des XVIIème et XVIIIème siècles, on observe une corrélation ; l’adoucissement des lois et donc l’adoucissement des crimes.

A l’époque, la justice est particulièrement instable car le pouvoir de juger est un privilège, souvent remis en question par des conflits d’intérêts internes de nature politique, judicaire… C’est la Réforme qui fait du droit de punir autrefois vengeance du souverain une défense de la société.

La pénalité doit alors conserver un caractère humain, et prévenir et punir pour empêcher.

La justice a alors pour nécessité de différencier les crimes de leurs objets, distinction qui oblige la connaissance du passé du criminel, et qui donne donc une dimension psychologique aux sentences pouvant être données (apparition des notions de crime passionnel, involontaire et irréfléchi).

Pour Michel Foucault, on assiste à un véritable changement dans le but de punir : on ne punit plus pour rendre justice par le supplice, mais on cherche à soumettre les corps par le contrôle des idées. Chapitre 2 : la douceur des peines On ne punit plus le coupable pour effacer un crime, mais pour transformer le criminel.

Pour CHARBROUD, la prison correspond au même remède pour toutes les différentes maladies : tout est conditionné par le temps de peine.

Avec le développement des peines sous forme de détention, il est considéré essentiel pour le châtiment de porter en lui une certaine technique corrective.

Aussi, les peines se diversifient, elle sont plus recherchées, et prennent en compte la spécificité des crimes avant la volonté du législateurs, elles sont plus tempérées.

Pour juger, il faut alors prendre en compte la nature des faits, aller à la source du mal et se détacher de tout jugement arbitraire. III.

Discipline Chapitre 1 : les corps dociles Il développe la description d’un soldat, de son corps, des possibles transformations du corps, de la discipline, la soumission, l’obéissance des corps « dociles ».

Pou Foucault, l’Ecole comme l’Armée ou encore les Ordres sont des instance majeures de soumission et de disciplinement des corps.

La militarisation des grands ateliers, des écoles… est une technique du corps et du pouvoir, c’est une imitation du régime punitif ; les formes de dressage comme la pédagogie scolaire ou militaire, l’éducation chrétienne tendent au concept simple de l’homme discipliné.  Usine : il faut constater la présence de l’ouvrier, son application, la qualité de son travail ; il faut comparer les ouvriers, les classer par habileté et par rapidité, suivre les stades de fabrication.  Armée : il faut faire attention au rang, à la hiérarchie, aux classes, aux alignements, à la surveillance pyramidale.  Ecole : véritable machine à apprendre, à surveiller, à hiérarchiser, à récompenser.

L’apprentissage avec un maître a pour but la domesticité et le transfert de connaissances ; il faut capitaliser le temps des individus, diviser la durée en segments, laisser les exercices en fonction du rang, du grade, de l’ancienneté, chercher les progrès, la genèse des individus, l’exercice de tâches graduées, la tactique. Chapitre 2 : les moyens du bon dressement Le bon dressement des individus se fait par la surveillance hiérarchique basée sur le contrôle régulier et détaillé, la sanction normalisatrice basée sur la gratification-sanction, la différentiation des individus entre eux, une opposition binaire basée sur le permis-défendu.

Pour Foucault, l’examen est un regard normalisateur, c’est une surveillance pour qualifier, classer, punir, sanctionner, ou encore contrôler les savoirs.

Il peut être médical ou scolaire et fixe les normes et forme des catégories dans plusieurs disciplines : médicale, militaire, scolaire… Il apporte sur l’individu un descriptif, une analyse ; car chaque individu est un cas, la description de celui-ci se fait en fonction de son rang. Chapitre 3 : le Panoptisme (panopticon) Le panoptique (imaginé par Jeremy BENTHAM au XVIIIème siècle) est un dispositif d’organisation spatiale qui permet de surveiller continuellement la totalité de l’espace, et qui s’affirme donc comme le modèle idéal de la prison.

Au XVIIIème siècle, la prison devient un pouvoir codifié de punir et un pouvoir disciplinaire de surveiller.

La peine est un dressage utile du criminel.

Michel Foucault adapte cette conception d’organisation de l’espace et de surveillance à la société en général : il développe le concept d’autodiscipline, sorte d’autocensure de l’individu motivée par le passage d’une société disciplinaire (société mécanique, basée sur l’usage de la terreur et de la violence) à une société normative (société organique, basée sur une justice corrective).

Implicitement, les individus se confortent à subir le pouvoir qui les materne (Etat Providence), et ne voient pas de problème à renoncer à une partie de leur liberté en échange de la sécurité.

Cette idée de « panoptisme sociétal » est d’autant plus.... »

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