STENDHAL: De l'Amour (Résumé & Analyse)

« DE L'AMOUR 1822 C'est le premier des trois ouvrages de Stendhal, avec Le Rouge et le Noir et La Chartreuse de Parme, que connaîtaujourd'hui le grand public; et jusqu'à celui-là, en effet, les autres livres de l'auteur, sans être négligeables, sontplus intéressants pour l'érudit que pour les gens qui, simplement, aiment lire.Passons sur cette erreur de jeunesse qui fit croire à Stendhal qu'il serait poète et auteur dramatique : les ébauchesde comédies qu'il tenta ne pouvaient aboutir qu'à un avortement; constituant de volumineux dossiers de cama-èreset de situations, il paralysait, au lieu de le servir, l'essor de son imagination.

Passons également sur ses Vies demusiciens, ses études d'art, ses impressions d'Italie, où mille extraits de ses lectures donnèrent vite aux lecteursl'impression d'un vaste plagiat, quoiqu'on puisse y rencontrer aussi des vues toutes personnelles, la curiosité d'unesprit tourné vers la poursuite du bonheur quotidien Son Napoléon n'est pas, faut-il le dire? l'oeuvre d'un historien,mais seulement une apologie, brièvement esquissée, à demi réticente, du grand homme d'action qu'il a approché.De l'Amour, c'est autre chose.

Meurtri par sa passion pour Métilde (v.

p.

7), qui lui a interdit de lui en parler,Stendhal aime en silence et il analyse son malheur et sa maladie.

Il les décrit aussi, en désordre, notant sesréflexions sur des feuilles volantes, au hasard : « C'est, dira-t-il, un livre écrit au crayon, à Milan, dans mesintervalles lucides.

Y travailler à Paris me faisait mal, je n'ai jamais voulu l'arranger.

» A côté de ces observationscliniques, c'est aussi une rhapsodie de théories et d'anecdotes sur l'amour qu'il va puiser un peu partout, mais qu'ilmarque de son Style.Distinguant plusieurs sortes d'amour, l'amour physique, l'amour-goût, l'amour de vanité, l'amour-passion, c'est àcelui-là surtout qu'il s'attache : c'était le sien.

Il en étudie les sept étapes, qui se ramènent à trois moments,l'admiration, l'espérance et la « cristallisation » — mot qu'il introduit dans son analyse avec le sens qu'il a gardédepuis.

Chez Stendhal, l'amour est d'abord un état de l'âme, et c'est la tête qui met le coeur en mouvement.

Iln'oublie pas non plus que l'homme n'est pas un être abstrait, mais le produit d'un tempérament, d'une race et d'uneforme de civilisation.

De ces idées, de son expérience, de ses souvenirs, il résulte que ce livre est peut-être moinsun traité qu'une confession : il feint de parler de l'amour et il ne parle que de son amour..... »