STENDHAL: CHRONIQUES ITALIENNES (1839). — LAMIEL (1839-1842). — IDÉES ITALIENNES SUR QUELQUES TABLEAUX CÉLÈBRES (1840). — MÉLANGES INTIMES ET MARGINALIA (1804-1842). ANALYSES D'OEUVRES

Les livres consacrés jusqu'ici par Stendhal à l'Italie renferment des récits qui sont déjà de véritables chroniques. L'écrivain qui cherchait dans les novellieri des cas de sauvage énergie, découvrit vers 1834 chez les bouquinistes ou dans des archives de famille, de « vieux manuscrits en encre jaunie «, datant du XVIe et du XVIIe siècles, qu'il fit copier avec soin. Il s'agit d' « historiettes de quatre-vingt pages chacune et presque tout à fait tragiques « ; elles n'ont « rien de croustilleux « comme celles de Tallemant des Réaux, mais l'amour y joue un grand rôle ; Stendhal voit en elles un utile complément de l'histoire d'Italie : « Ce sont ces moeurs qui ont enfanté les Rapahe et les Michel-Ange, que l'on prétend si niaisement recommencer avec des académies et des écoles des beaux-arts. « Il se flattait de fort bien comprendre ces textes « en demi-patois du temps «. Ils n'avaient 'ni la véracité, ni la rareté qu'il leur supposait, mais leur intérêt dramatique était vif. Il les traduisit « sans aucune prétention «, se livra au travail de lime coutumier, et obtint des récits nets et pathétiques qui peignent une Italie farouche dans ses instincts. Un beau crime n'était pas pour l'offusquer et il le relatait avec une froide objectivité et une secrète et lucide délectation.