Splendeurs et Misères des courtisanes [Honoré de Balzac] - fiche de lecture.
Publié le 01/05/2013
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Splendeurs et Misères des courtisanes [Honoré de Balzac] - fiche de lecture.
1 PRÉSENTATION
Splendeurs et Misères des courtisanes [Honoré de Balzac] , roman en quatre parties d’Honoré de Balzac, publié entre 1838 et 1847.
L’œuvre, qui appartient aux « Scènes de la vie parisienne », est l’un des sommets de la Comédie humaine .
2 « DAGUERRÉOTYPER UNE SOCIÉTÉ »
1824 : reconnue publiquement au bras de Lucien de Rubempré, qu’elle aime passionnément, Esther, dite « la Torpille », cède aux instances d’un mystérieux abbé espagnol, protecteur occulte du jeune homme, qui lui demande de se sacrifier pour
Lucien.
Suivent cinq années de bonheur où Esther, séquestrée, peut jouir incognito de Lucien, pendant que celui-ci poursuit son irrésistible ascension sociale.
Mais Nucingen le « loup-cervier » la rencontre par hasard et tombe violemment amoureux d’elle.
Une partie de polices secrètes s’engage entre le baron de Nucingen et l’abbé, alias Vautrin, qui voit son « fantastique édifice » menacer de se ruiner au
bord de son couronnement, le mariage de Lucien dans le Faubourg Saint-Germain, et qui décide de vendre Esther à Nucingen au prix fort (I).
Le chantage à l’amour exercé par Vautrin vient à bout de la résistance d’Esther.
Attaque de Nucingen
(Lucien, dénoncé, se voit fermer la porte des Grandlieu) et contre-attaque de Vautrin (viol, empoisonnement) s’entremêlent férocement.
Esther se suicide, alors que lui revient l’énorme héritage de son oncle Gobseck, que Vautrin s’empresse d’essayer
de détourner, par faux testament, en faveur de Lucien.
Les deux hommes sont arrêtés pour vol et assassinat (II).
1830 : chute « icarienne » de Lucien, pendant que Vautrin se met « sous les armes.
» L’État, en pleine crise politique, est ébranlé par l’affaire.
Les femmes de la haute société font pression sur le juge Camusot.
Lucien se suicide, en « donnant »
Vautrin (III).
Désespéré, pris entre les investigations policières et celles de ses anciens compagnons bagnards, Vautrin sort par le haut en une dernière et prodigieuse manœuvre, pour rallier le camp de l’ordre (IV).
3 CECI N’EST (PEUT-ÊTRE) PAS UN ROMAN
Curieusement, ce chef-d’œuvre, où l’on a pris l’habitude de reconnaître le génie balzacien rassemblé dans tous ses états, n’existe pas comme tel.
En 1844, quand le titre — provocant — apparaît, aussi bien chez De Potter que pour les « Scènes de la
vie parisienne » au tome IX de la Comédie humaine , il s’applique à un roman composé des actuelles deux premières parties : Comment aiment les filles et À combien l’amour revient aux vieillards .
C’est en 1846-1847 que Où mènent les mauvais
chemins reprend le fil interrompu par la mort tragique de la courtisane au combat du sexe, de l’argent et du pouvoir.
Et seulement in extremis (1847-1848) que la Dernière Incarnation de Vautrin permet à Balzac, proche de sa fin, d’aller au bout des
divers « intérêts en suspens », sans qu’il lui soit donné de voir l’unification réalisée de ces morceaux successifs.
Exemple extrême d’une genèse perpétuelle, activée par la fameuse hypothèse du retour des personnages et fouettée par la concurrence
de la littérature populaire, qui accouche d’un romanesque en fusion, fait de passions paroxystiques et de « combats ignorés mais terribles », et doué pour finir d’une puissance critique sans pareille.
4 « LA SOCIÉTÉ, C’EST UNE AUTRE NATURE ! »
Le personnage de Lucien, objet érotique proprement affolant, instrument à fantasmes des hommes comme des femmes, relie les deux vraies figures du roman que sont Esther et Vautrin, deux destins, opposés mais complémentaires.
La Prostituée
sublime et le Caïn grandiose disent assez, par la hauteur d’une vertu et d’un vice transcendés, que la dignité et le génie, par ces temps descellés de la fin des rois et des familles, ne sont plus à leur place historique, mais sarcastiquement déportés vers
les troisièmes dessous du monde.
« L’orange tachée » qu’est Lucien, à défaut d’accomplir la prodigieuse conquête du cœur de l’État que le bagnard stratège a rêvée pour lui, accomplit la révélation de ses coulisses, faites de femmes affolées, de maris
complaisants, d’intérêts se défendant ou se poussant avec une âpreté sauvage.
Mais Esther et Vautrin, crucifiés l’un et l’autre par Lucien, signifient aussi les lendemains sans avenir de pareille société : au suicide d’Esther, qui vaut sortie de ce monde, répond l’entrée, que Vautrin marchande, dans la police.
Émotion et ironie
stigmatisent de la sorte cette vertigineuse chute qui s’appelle 1830.
Le roman finit par constituer ainsi une anthropologie inouïe de la misère morale, formidable défi à Hugo, qui saura le reprendre et l’achever dans ses Misérables de 1862..
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