Splendeurs et misères des courtisanes d'Honoré de Balzac

« En 1829, l'ancien forçat manigance l'union de Lucien avec la fille aînée du duc et de la duchesse de Grandlieu.

Cemariage avec une fille laide, sans attraits, assurerait à Rubempré une grande situation.

Celui-ci serait définitivementlancé dans le grand monde.Or, il faut beaucoup d'argent pour conclure ce mariage, Lucien devant racheter la terre de Rubempré qui coûte unmillion.

C'est la seule condition pour que le roi lui reconnaisse le titre de marquis qui le rendra digne d'entrer dansl'une des plus grandes familles de France.

Pour l'instant, Lucien doit éponger soixante mille francs de dettes.

SeuleEsther est capable de le tirer d'affaire en se faisant entretenir par un homme riche, très riche.Une nuit, la calèche d'Esther croise celle du banquier de Nucingen.

C'est Vautrin qui, en soudoyant les cochers, apréparé cette rencontre.

La vue de la courtisane enflamme le banquier qui, voulant absolument la retrouver, lancel'agent Contenson à la recherche de la belle inconnue.Or, Contenson travaille avec les policiers Peyrade et Corentin, deux redoutables agents secrets qui avaient été lescréatures de Fouché.

A présent, ils sont établis à leur compte.

Ils fonctionnent comme des détectives privés à desfins personnelles, essentiellement lucratives, et Peyrade espère profiter de cette affaire pour doter sa fille naturelleLydie qu'il adore.

Entre eux et le forçat évadé s'engage, autour du riche banquier, une partie très serrée quiconstituera le fil principal de l'action romanesque.

Un banquier esclave de l'amourVautrin dévoile son plan aux deux amants.

Esther doit faire la conquête du banquier et lui extorquer l'argentnécessaire pour établir définitivement Lucien.

Celui-ci, poussé par une ambition dévorante, est prêt à toutes lesconcessions, Esther est désespérée mais n'hésite pas à se sacrifier pour faire la fortune de son amant.Vautrin invente alors un stratagème.

H veut appâter le banquier pour le faire payer.

Il substitue donc à Esther, dansl'appartement de celle-ci, une courtisane anglaise.

Europe se fait payer trente mille francs par le banquier pourl'introduire auprès de sa soi-disant maîtresse.

Nucingen mystifié n'en cherchera que plus âprement la véritableEsther.

Vautrin fait alors signer à celle-ci des billets à ordre pour trois cent mille francs qui l'exposent à la contraintepar corps en cas de non-paiement, puis il fait savoir à Esther que désormais, dans l'intérêt de Lucien, elle doitrenoncer à ce dernier et se consacrer entièrement au banquier qu'elle a pour mission de gruger. DEUXIÈME PARTIE A combien l'amour revient aux vieillards Les deuxièmes illusions perduesA la suite d'une série de manoeuvres savamment menées par Vautrin, qui reste dans l'ombre et fait agir ses deuxcréatures, Europe et Asie, Nucingen est amené à payer les trois cent mille francs de dettes fictives souscrites parEsther.

Au moment où il va enfin être mis en présence de celle-ci, on procède à la saisie du mobilier de la jeunefemme.

Nucingen, malgré son avarice, s'exécute alors pour éviter à celle qu'il aime un sort honteux.Le banquier installe Esther dans un hôtel particulier.

Elle parvient avec beaucoup d'habileté à maintenir avec lui desrelations platoniques.

Alors, Jacques Collin juge bon d'intervenir pour presser les événements.

Il fait valoir à la jeunefemme tout le tort qu'elle cause à Lucien en agissant ainsi.

Bientôt Esther, grâce aux largesses de Nucingen, est enmesure de donner à Lucien l'argent dont il a besoin pour acheter la terre qu'il a promise à sa fiancée.Mais Contenson est sur la piste de Jacques Collin.

Il décèle dans les deux domestiques d'Esther deux gibiers deprison.

Il aperçoit dans un fiacre l'ancien forçat déguisé en prêtre et a des soupçons.

Peyrade alors se fait passerpour un nabab anglais.

Il est escorté d'un secrétaire mulâtre, qui n'est autre que Contenson et vit ostensiblementsur un grand pied.

Il entretient une maîtresse, madame du Val-Noble, une courtisane qui, au temps de sa splendeur,habitait l'hôtel que Nucingen a offert à Esther.Collin contre-attaque : déguisé en officier de paix, il arrête Peyrade et lui demande des comptes au nom du préfetde police.

Il veut obtenir de la sorte que, cesse la surveillance dont Lucien et Esther sont l'objet de la part de cespoliciers privés.

Mais Corentin, mis au courant de l'aventure, a des doutes et soupçonne Carlos Herrera d'être àl'origine de toutes ces intrigues, sans pourtant dévoiler encore la véritable identité du prêtre espagnol.Corentin tente à son tour une manoeuvre d'intimidation.

Il se présente au domicile de Lucien et lui fait savoir que lemariage avec Mlle de Grandlieu ne peut avoir lieu en raison de la provenance inavouable de l'argent avec lequel il aacheté la terre de Rubempré.

Corentin fait chanter Lucien en lui montrant qu'il est au courant de tout et luidemande cent mille francs pour prix de son silence.

Lucien le met à la porte, mais le lendemain, quand il se présenteà l'hôtel de Grand-lieu, on lui refuse l'entrée.

Le duc a reçu, en effet, une lettre anonyme affirmant que Lucien amenti en faisant croire qu'il tenait de sa soeur les fonds nécessaires à l'achat de la terre.

En attendant d'en savoirplus, le duc a décidé de fermer sa porte à Rubempré et de diligenter une enquête auprès des époux Séchard, lasoeur et le beau-frère de Lucien.

Ce dernier est imprimeur à Angoulême et avait été le héros des Illusions perdues,où il était ruiné par Lucien.Vautrin enlève alors la fille de Peyrade et fait chanter celui-ci.

Mais Corentin est déjà parti à Angoulême avecl'avoué Derville pour quérir les renseignements demandés par la famille Grandlieu.

Le mensonge de Lucien est, bienentendu, rapidement dévoilé.

Rastignac lui fait savoir que son mariage est rompu sans espoir. Une terrible vengeanceLes événements se précipitent lors d'un dîner offert par Peyrade à Nucingen et à sa nouvelle conquête.

On apportepour le dessert des glaces dont la provenance paraît suspecte à Contenson, lorsque le faux Anglais reçoit unmessage lui annonçant que sa fille lui a été rendue.

Il se précipite chez lui pour trouver Lydie à moitié folle dessévices qu'elle a subis.

Elle a été violée.

Peyrade, écrasé par le spectacle de sa fille déshonorée, meurt empoisonné.. »