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Spleen de Paris (le), de Charles Baudelaire

Publié le 16/05/2019

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Spleen de Paris (le), poèmes de Charles Baudelaire. C'est le titre généralement adopté aujourd'hui par les éditeurs du recueil qui avait été d'abord publié, dans le quatrième volume des Œuvres complètes de Baudelaire paru, chez Michel Lévy, en 1869, sous le titre de Petits Poèmes en prose. Ce dernier titre avait d'ailleurs été donné par Baudelaire lui-même à certaines pièces qui avaient paru dans des revues en 1861 et 1862, mais il s'agissait, en attendant que l'auteur se soit arrêté à un titre satisfaisant, de mettre en avant l'innovation formelle qui comptait du reste pour beaucoup dans la nouveauté du projet. Dans la dédicace « À Arsène Hous-saye », Baudelaire rattache celui-ci au Gaspard de la nuit d'Aloysius Bertrand (1842) : « L'idée m'est venue, dit-il, d'appliquer à la description de la vie moderne, ou plutôt d'une vie moderne et plus abstraite, le procédé qu'il avait appliqué à la peinture de la vie ancienne, si étrangement pittoresque. » Si l'on se rappelle que cette vie moderne, en droit attribuable à n'importe quelle métropole contemporaine, Baudelaire (qui est le premier poète moderne de la ville) en avait pourtant concédé l'exclusivité à Paris, on acceptera sans peine que, même si quelques-uns de ces poèmes en prose ne se déroulent pas dans un cadre parisien, le Spleen de Paris définit le plus justement l'inspiration générale des cinquante pièces du recueil.

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« BAUDELAIRE: LE SPLEEN DE PARIS (Analyse littéraire) 1821-1867 Charles Baudelaire est né à Paris en 1821.

Sa mère a vingt-sept ans et son père, soixante et un.

Dès 1827, Madame Baudelaire est veuve.

Elle se remarie un an plus tard avec le commandantAupick.

Cette brève période de «solitude à deux» reste le meilleur souvenir d'enfance du poète, ainsi qu'il le confie àsa mère, cinq ans avant de mourir: «Ah, ç'a été pour moi le bon temps des tendresses maternelles.

Je te demandepardon d'appeler bon temps celui qui a été sans doute mauvais pour toi.

Mais j'étais toujours vivant en toi ; tu étaisuniquement à moi» (lettre du 6 mai 1861). Il n'a jamais accepté vraiment le remariage de sa mère.

Sa première rébellion contre son beau-père se manifesteaprès le baccalauréat, en 1839, lorsque se pose la question du choix d'une carrière.

Aupick, devenu général,souhaite voir le jeune homme entrer dans la diplomatie.

Mais il se heurte à un refus hautain et définitif.

Pour CharlesBaudelaire, il n'y a pas d'autre voie que la littérature.

Cette décision plonge sa famille dans la consternation :«Quelle stupéfaction pour nous, confiera plus tard sa mère, quand Charles s'est refusé à tout ce qu'on voulait fairepour lui, a voulu voler de ses propres ailes et être auteur! Quel chagrin !...» L'écho de cette réaction familiale retentit dès le second poème des Fleurs du Mal, «Bénédiction» : «Lorsque, par un décret des puissances suprêmes,/ Le Poète apparaît en ce monde ennuyé,/ Sa mère épouvantée et pleine deblasphèmes/Crispe ses poings vers Dieu qui la prend en pitié...» A cette «malédiction» maternelle répond la«bénédiction» divine qui, avec le don de créer, offre la douleur de rester incompris. Désormais, une guerre insidieuse ne va pas cesser d'opposer Baudelaire et sa famille.

Bien décidé à voler de sespropres ailes, le nouveau bachelier se lance dans la bohème littéraire qui hante le Quartier Latin.

Il se lie avec unepetite prostituée pour laquelle il fait des dettes.

Le prétexte suffit au ménage Aupick pour convoquer un conseil defamille à l'issue duquel le futur poète est prié d'embarquer pour de lointaines contrées.

Cela lui changera les idées,estime-t-on. Le 9 juin 1841, Baudelaire quitte Bordeaux à bord du Paquebot-des-Mers-du-Sud qui appareille pour l'Inde.

Le périple durera huit mois.

Première escale, l'île Maurice, où le jeune homme est reçu par des relations de sa famille.

Ébloui, ildécouvre un monde «où l'arbre et l'homme pleins de sève, se pâment longuement sous l'ardeur des climats» («LaChevelure»).

Il ne se lasse pas des charmes des belles métisses, «brunes enchanteresses», dont la démarcheparesseuse et triomphante le fascine.

Il s'enivre de parfums inconnus, qui reviendront comme un leitmotiv danstoute son œuvre.

Puis il va jusqu'à l'île Bourbon (l'actuelle Réunion), mais refuse de poursuivre son voyage jusqu'enInde.

Il rentre en France, en 1842, et réclame l'héritage assez considérable de son père.

La même année, ilrencontre Jeanne Duval, une métisse, qui ravive en lui le souvenir des îles et devient sa maîtresse.

Elle sera l'unedes grandes figures féminines des Fleurs du mal.

De nouveau, il mène grand train, et dilapide en deux ans la moitié de la fortune paternelle.

Cette fois, c'en est trop.

Les dépenses inconsidérées et la vie «scandaleuse» de son filsalarment Mme Aupick qui le fait mettre sous tutelle.

Un conseil judiciaire, Maître Ancelle, est chargé de gérer lesbiens du poète et de lui remettre, chaque mois, une pension «raisonnable».

Pour Baudelaire, le «raisonnable» estvite synonyme d'indigence. Il se met à collaborer à des revues, auxquelles il donne des critiques d'art et des poèmes.

Il goûte aux «paradisartificiels» du haschisch, il participe aux émeutes de 1848, un fusil à la main et criant «il faut aller fusiller le généralAupick !» À partir de 1852, il traduit Edgar Allan Poe dont les récits morbides le fascinent, et dont la réflexion sur lacréation va l'influencer d'une manière décisive.

Enfin, en 1857, il rassemble en un recueil, intitulé Les Fleurs du mal, les poèmes qu'il a jusqu'alors publiés dans des revues. Après les Fleurs du mal, il lui restait dix ans à vivre.

En 1866, un inconnu de vingt-trois ans lui consacre un article enthousiaste dans une revue ; c'est Stéphane Mallarmé.

La même année, un autre journal fait paraître une étudechaleureuse sur son oeuvre, écrite par un certain Paul Verlaine, vingt et un ans.

Malade, à demi-paralysé, presqueaphasique, Charles Baudelaire ne répond pas à ces hommages.

Il s'éteint à Paris, le 31 août 1867, à l'âge dequarante-six ans. Le Spleen de Paris, 1869 Le Spleen de Paris, recueil de cinquante «petits poèmes en prose» paraît en volume dans l'édition posthume desœuvres de Baudelaire, en 1869.

Auparavant, ces textes ont été publiés séparément ou en séries, dans diversesrevues, à partir de 1862.

Ils sont nés du désir d'inventer une forme poétique neuve, en accord avec l'idée de «modernité».

Si Les Fleurs du mal sont restées, quelle que soit leur originalité, fidèles à la tradition de la versification française, les poèmes en prose s'en détachent avec beaucoup de hardiesse.

Qu'a voulu Baudelaire ? Dès la dédicace, l'écrivain abat sescartes : «Quel est celui de nous qui n'a pas, dans ses jours d'ambition, rêvé le miracle d'une prose poétique, musicale. »

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