SOUVENIRS D'ENFANCE ET DE JEUNESSE. Essai d'Ernest Renan (résumé & analyse)

SOUVENIRS D'ENFANCE ET DE JEUNESSE. Essai d'Ernest Renan (18231892), rassemblant des textes parus dans la Revue des Deux Mondes, de 1876 à 1882, etpublié à Paris chez Calmann-Lévy en 1883.

En cette même année, Renan vient de faire paraître le septième volume de sa monumentale Histoire des origines du christianisme, qui s'est ouverte en 1861 sur la Vie de Jésus. Simultanément, il compose des Drames philosophiques, réunis et publiés en 1888. Dans leur diversité, ces écrits révèlent un même désinvestissement politique. Déçu par le programme d'ordre moral mis en œuvre par le président Mac-Mahon, l'ancien réformateur (la Réforme intellectuelle et morale de la France, 1871), devenu sceptique, se convertit à un dilettantisme dont ses drames reflètent les fantasmes. Patriarche honoré (membre de l'Académie française, 1878 ; administrateur du Collège de France) en dépit des controverses suscitées par son œuvre, il s'évade aussi du vacarme public avec ses Souvenirs.

Les « six morceaux » qui évoquent la jeunesse de Renan seront aussi l'expression de la théorie de l'univers qu'il porte en lui (Préface). Enfance de l'auteur à Tréguier, sa ville natale : éducation chrétienne dispensée par sa mère et par de ver tueux prêtres ; foi enfantine baignant dans le merveilleux (1, 1) ; récit de l'étrange destinée de la fille du « broyeur de lin », un noble appauvri de la région (1, 2 3). Après la parenthèse de la « Prière sur l'Acropole » (Il, 1 ). rédigée en 1865 lors d'un premier séjour en Grèce, Renan analyse la dualité de son caractère, résultant d'origines celtes par son père et gasconnes par sa mère (Il, 2). Évocation de saints bretons légendaires, puis souvenirs attachés à la mémoire de ses proches (Il, 3 4), ainsi gue du « bonhomme Système », un dévôt de I'Etre suprême (Il, 5). Le souvenir d'amours enfantines (Il, 6) le ramène au caractère double de sa personnalité (Il, 7). Remportant tous les prix au collège de Tréguier, il est admis comme boursier au séminaire de Saint Nicolas-du Chardonnet, dirigé par Mgr Dupanloup, dont il trace le portrait (Ill, 1 2). Surmontant sa nostal gie, l'écolier s'éveille à la culture du siècle (Ill, 3). Accueilli au séminaire de Saint Sulpice, l'adolescent étudie la philosophie à l'annexe d'Issy.