SOULIER DE SATIN (le) ou Le pire n'est pas toujours sûr (résumé & analyse)
Publié le 07/11/2018
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SOULIER DE SATIN (le) ou Le pire n'est pas toujours sûr. Drame en quatre journées et en prose de Paul Claudel (1868-1955). La \"Première journée\" fut publiée en 1925 dans le Roseau d'or, no 5 ; la version intégrale, à Paris chez Gallimard en 1929. La pièce fut créée le 27 novembre 1943 à la Comédie-Française, dans une mise en scène de Jean-Louis Barrault, avec une musique d'Arthur Honegger : cette version \"pour la scène\", considérablement abrégée, parut chez Gallimard en 1944.
« La scène de ce drame », précise l'Annoncier, « est le monde et plus spécialement l'Espagne à la fin du xvie siècle, à moins que ce ne soit le commencement du xviie siècle. » Attaché au mât d'un vaisseau en perdition au milieu de l'océan Altantique, un père jésuite supplie Dieu de détourner son frère Rodrigue du péché (Pro logue).
Première journée. En Espagne, Don Pélage, austère juge du Roi, court au chevet de sa cou sine mourante, mère de Dona Musique. Sa femme, Dona Prouhèze, converse avec Don Camille. Ce Castillan au teint basané, cet aventu rier, aime la jeune femme : il lui demande de sauver son âme et lui propose l'aventure du néant en Afrique. Prouhèze refuse. Elle a adressé une lettre à Rodrigue, qu'elle aime depuis qu'elle l'a recueilli après un naufrage sur les côtes d'Afri que. Rodrigue est celui qui la définit comme elle est : celle qui lui apporte la «joie » essentielle. Elle remet son soulier de satin à la statue de la Vierge et lui demande protection : « Quand j'essayerai de m'élancer vers le mal, que ce soit avec un pied boiteux! » Dans son palais, sur les bords du Tage, le roi d'Espagne médite : son royaume réunit le double espace de l'Europe et de l'Amérique. Mais des troubles agitent le Nou veau Monde et il faut y envoyer un homme de passion, Don Rodrigue. Dona Musique s'est réfu giée au bord de la mer, dans une auberge ; elle se croit destinée au roi de Naples. Prouhèze est parvenue dans la même auberge. Les poursuivants de Musique s'apprêtent à attaquer l'auberge. Prouhèze s'est sauvée et son ange gar dien l'accompagne. Les attaquants prennent l'auberge d'assaut mais Musique vogue vers Naples sous la conduite d'un pittoresque « Ser gent napolitain ».
Deuxième journée. Prouhèze s'est rendue au château de Dona Honoria, la mère de Rodrigue, où celui ci, blessé dans un combat, a été conduit Don Pélage avoue à Dona Honoria qu'il a aimé dans son épouse la lumière qu'elle irradie. « C'est vous qui la retranchez de Dieu », lui répond Dona Honoria. Don Pélage, face à Prouhèze, la justifie de son éloignement pour lui. Il doit. cependant. continuer la Croisade, et la nomme gouverneur de Mogador, place forte africaine où règne Don Camille. Il ne la reverra plus jamais. Dans la campagne romaine, au coucher du soleil, le vice roi de Naples se considère comme le gar dien du lieu central de la Chrétienté. Dans la nuit, la figure gigantesque de saint jacques occupe tout l'espace : l'espace infini figure l'universalité catho lique, réunit l'Afrique et l'Amérique, le passé et le présent. le visible et l'invisible. Dans son palais de I'Escurial, le roi d'Espagne annonce à Don Pélage que Rodrigue n'accepte de partir en Amé rique que si Prouhèze revient En pleine mer et face à Mogador, Rodrigue imagine que Prouhèze, qu'il a suivie, a cédé à Camille. À l'intérieur de la forteresse, Camille et Prouhèze se déchirent En Sicile, Dona Musique rencontre, par hasard, le vice roi de Naples, qui entend la petite « musi que » qui émane du cœur de la jeune femme : « Mon chant est celui que je fais naître. » À Mogador, Don Camille remet à Rodrigue la réponse de Prouhèze : «Je reste. Partez. » Camille reproche à Rodrigue de s'être, d'emblée, donné la tentation comme interdite. Mais Rodri gue demande plus que l'amour humain ; il veut
«
l'a recu eilli après un naufrage sur les côtes d'Afri
que.
Rodrigue est celui qui la défi nit comme elle
est : celle qui lui apporte la «joie » essenti elle.
Elle remet son soulier de satin à la statue de la
Vierge et lui demande protection : «Q uand
j' essayerai de m'élancer vers le mal, que ce soit
avec un pied boiteux ! » Dans son palais, sur les
bor ds du Tage, le roi d' Espagne médite : son
roy aume réun it le double espace de l'Europ e et
de l'Amér ique.
Mais des troubles agitent le Nou
veau Monde et il fa ut y envoyer un homme de
pas sion, Don Rodrigue.
Dona Musique s'est réfu
giée au bord de la mer , dans une aube rge ; elle
se croit destinée au roi de Naple s.
Prouhè ze est
parv enue dans la même auberge.
Les poursui
vants de Musique s'apprêtent à attaq uer
l'aub erge.
Prouhè ze s'est sauvée et son ange gar
dien l'accom pagne.
Les attaquan ts pren nent
l'auber ge d'assaut mais Musique vogue vers
Na ples sous la con duite d'un pittore sque « Ser
gent napoli tain ».
Deuxième journée.
Prouhè ze s'est rendue au
château de Dona Honoria, la mère de Rod rigue,
où celui ci, blessé dans un combat, a été condui t
Don Pélage avoue à Dona Honoria qu'il a aimé
dans son épouse la lumi ère qu'elle irradie.
« C'est
vous qui la retr anche z de Dieu », lui répond
Dona Honoria.
Don Pélage, face à Prouhè ze, la
jus tifie de son éloigneme nt pour lui.
Il doi t.
cependan t.
conti nuer la Crois ade, et la nomme
gouv erneur de Mogador, place forte africaine où
règne Don Camille.
Il ne la reverra plus jamais.
Dans la campa gne romai ne, au coucher du solei l,
le vice roi de Naples se consi dère comme le gar
dien du lieu central de la Chrétienté.
Dans la nui t,
la figur e gigante sque de sain t jacques occupe tout
l' espace : l'es pace infini figure l'universal ité catho
liqu e, réuni t l'Af rique et l'Amérique, le passé et
le présent.
le visi ble et l'invisible.
Dans son palais
de I'Escur ial, le roi d'Espa gne annonce à Don
Péla ge que Rodrigue n'accepte de parti r en Amé
ri que que si Prouhè ze revient En pleine mer et
face à Mogador, Rodrigue imagine que Prouhèze,
qu'il a su ivie, a cédé à Cam ille.
À l'intér ieur de la
fo rte resse, Camill e et Prouhè ze se déchir ent En
Sicile, Dona Musique rencon tre, par hasard, le
vice r oi de Na ples, qui entend la petite « mu si
que » qui émane du cœur de la jeune femme :
« Mon chant est celui que je fais naître.
» À
Mo gad or, Don Camille remet à Ro drigue la
ré ponse de Prouhè ze : «Je reste.
Partez.
»
Ca mille reproche à Ro drigue de s'être, d'emblé e,
donné la tentation comme inte rdi te.
Mais Rodri
gue demande plus que l'amour humain ; il veut l'union
pareille des âmes et des corps.
Prouh èze
restera avec Camille, comme une figure de la
desti née de ce dernier .
La lune éclair e « l'ombr e
double » des aman ts ; Pr ouhè ze sait que leur
sépar ation physique ne peut em pêcher leur
union mystique dans l'absence essentielle qui
dé fini t la créature.
«Jamais je ne pourrai plus ces
ser d'être sans lui et jamais il ne pourr a plus ces
ser d'être sans moi.
»
Tr oisième journée.
Dix ans plus tard, peu
après la batai lle de la Monta gne Blanche ( 16 20).
En hiver, dans l'église de Saint Nicola s, à Prague,
Dona Musique, encein te, prie Dieu et le loue.
Les
Sai nts défil ent et s'exprimen t chacun à leur tour ;
les Saxons et Luther incarnen t la contrad iction
vivante de l'Euro pe, la négation qui entraîne les
solda ts du Christ ; car l'ordre parfait, l'hanmonie
ne se trouvent qu'en Dieu.
Dona Musique
atte nd, certai ne que l'avenir se déroulera selon
l' ordre du Grand Livre.
Au large de l'Amér ique
se déroule une scène burlesq ue : Don Léopold
Auguste remet en cause toutes les déco uvertes.
Son interlocuteur, Don Fernand apporte la lettre
de Prouhèze à Rodr igue, qui ne lui est jamais
parv enue (voir Première journée).
Au large de
l'Or énoque, Don Rod rigue, vi ce roi des Indes,
envoie Almagro prendre par l'épée l'Amérique
du Sud, en franchi ssant l'isthme de Panama .
Dans
une longue scène, Prouhèze ou plutôt l'âme de
Pr ouhè ze, guidée par son ange gar dien, voyage
aux confi ns de la vie et de la mo rt.
Elle aspir e à
re joindre le né ant mais l'appel secret de Rod rigue
la retient - « Sans mains, sans yeux, il y a quel
qu'un qui m'a rejointe amèr emen t dans le
désert ! » -, pas sion qui.
par la tentati on même
du péché, les rapproche de Dieu.
Prouhè ze se
métamorphosera en étoile, en guide spirituel de
son époux mystique, Rodrigue.
Cel uici a relié
l'Ancien au Nou veau Monde ; mais, audelà de
l'is thme de Panama, franchis sant l'océan Pacifi
que, il devra aussi parcourir l'Asie pour faire naî
tre au seul Dieu les popula tions ignorantes de la
bonne parole.
Derrière Prouhèze et l'Ange, un
écran géant renvoie l'image du Ciel où se dessine
l'ima ge de l'Immaculée Conception.
Dans son
palais de Panama, Rodrigue reçoit, enfin, la lettre
écrite par Prouhè ze dix ans plus tôt À Mogador,
après la mort de Don Pélage et lors d'une révolte
des trou pes, Prouhèze s'est mariée avec Camill e.
Sa fille, Dona SeptÉpées, ressemble à Rodrigue.
Cam ille, sur nommé Ochiali le renégat.
a
embr assé l'islam et renie le Christ : «Je suis la
br ebis bien perdue que les cent autres à jamais
ne suffisen t pas à compenser .
» Rodr igue arrive.
»
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