SOULIER DE SATIN (Le) ou Le pire n’est pas toujours sûr. de Paul Claudel (Résumé et analyse)
Publié le 10/11/2015
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Œuvre dramatique en quatre journées de Paul Claudel. Composée de 1919 à 1924, publiée en
1929, elle ne fut représentée qu’en 1943. C’eal l’œuvre capitale de Claudel, le résumé de tous
ses thèmes poétiques et dramatiques. L’auteur a choisi l’époque la plus propre à traduire la démesure de son inspiration : la Renaissance et l’Espagne d’alors, centre du monde, centre aussi du christianisme qui se trouve enfin placé devant son exigence décisive : être universel, à tous les sens du mot. Et d’abord étendre son règne à toute la planète : ce dessein est bien fait pour tenter des hommes forts, comme le héros, don Rodrigue de Manacor, avide de gloire et de conquête. Mais l’universalité du christianisme est plus encore : elle demande aussi que tout l’homme, comme tout l’univers, soit à Dieu. C’est pourquoi le conquérant des Indes devra finalement abandonner sa conquête terrestre, parachever sa mission en finissant sa vie comme un esclave méprisé, sorte de bouffon grotesque, qui ne parle plus et ne comprend plus la langue des hommes. La médiatrice de la conquête, comme du renoncement, sera une femme : dona Prouhèze. Dès le début, Prouhèze aime Rodrigue. Mais déjà le sacrifice et la prière du frère de Rodrigue, un jésuite perdu en mer alors qu’il partait annoncer l’Évangile, a introduit cette passion humaine le combat et les de la grâce. Rodrigue, sur le chemin où voudrait qu’aventures, amours et gloires, vera une passion si grande et si parfaite qti’elle ne pourra s’arrêter dans aucune créature : « Faites
de lui un homme blessé parce qu’une fois en cette vie il a vu la figure d’un ange ! - Remplissez ces amants d’un tel désir qu’il implique à l’exclusion de leur présence dans le hasard journalier - L’intégrité primitive et leur essence même telle que Dieu les a conçus autrefois dans un rapport inextinguible... » Mais Prouhèze est folle de Rodrigue et, comme son mari, don Pélage, l’envoie sous bonne escorte à Cadix, elle prévient son gardien qu’elle fera tout pour aller retrouver l’homme qu’elle aime. Prouhèze, pourtant, a de l’honneur, et comme elle sent que le sentiment, en elle, l’emporte, elle pose son petit soulier de satin devant une statue de la Vierge en faisant ce vœu : « Quand j'essayerai de m’élancer vers le mal, que ce soit avec un pied boiteux ! La barrière que vous avez mise - Quand je voudrai la franchir, que ce soit avec une aile rognée !... » Prouhèze s’enfuit, gagne le château où l’on a transporté Rodrigue blessé. Mais don Pélage, son mari, survient, non pour la punir ou la reprendre, mais pour lui proposer une épreuve, un devoir à la mesure de Tsonl âme : garder pour le Roi la citadelle de Mogador, atec, pour compagnon, don Camille qu’on soupçonne de trahir son Prince et l’Église et qui, dès le début de l’action, a impérieusement déclaré son amour à Prouhèze, lui proposant, le premier, l’Afrique : « un lieu où il n’y a plus rien, un cœur où il n’y a pas autre chose que toi ! » Quant à Rodrigue, le Roi lui donne la vice-royauté des terres d’outre-mer. Mais, avant de partir, il devra revoir Prouhèze, s’en détacher librement. Il brûle d’ailleurs d’arracher la jeune femme aux tentations de don Camille. Prouhèze elle-même le décide : « Je reste, partez », lui écrit-elle, et Rodrigue, en dépit de sa jalousie, accepte cet ordre, comprenant que le véritable amour ne doit point lui retirer le monde, mais au
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