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Soeren KIERKEGAARD 1813-1855 Le Concept d'angoisse (analyse)

Publié le 01/04/2015

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kierkegaard

La dogmatique expose l'idée de péché, la psychologie en étudie la réalité vécue.

 

Nul individu n'est indifférent à l'histoire du genre humain, pas plus que celui-ci ne l'est à celle de l'individu.

 

Ce qui précède la première faute, c'est l'innocence.

 

Le genre humain accumule quantitativement les péchés.

 

Mais, d'un point de vue existentiel, «l'innocence n'est sans cesse perdue que par le saut qualitatif de l'individu« lorsqu'il commet son premier péché et perd donc son innocence.

 

Chez tous les peuples, où l'enfance se conserve comme une rêverie de l'esprit, cette angoisse existe, et sa profondeur même mesure la profondeur des peuples.

 

L'angoisse n'est pas une catégorie de la nécessité, mais pas davantage de la liberté, c'est une liberté entravée, où la liberté n'est pas libre en elle-même, mais dont l'entrave est non dans la nécessité mais en elle-même.

 

L'éternel signifie aussi le présent qui n'a ni passé ni avenir, mais cela même est sa perfection.

 

L'instant est la rencontre du temps et de l'éternité.

 

La statue qui fixe, pour l'éternité, une mimique d'un acteur ou d'un personnage montre ce qu'est l'instant.

 

Par contre, «momentum«, en latin, dérivé de «mo-vere«, n'exprime que le disparaître.

 

L'instant n'est pas un atome de temps, mais d'éternité.

 

La nature n'est pas dans l'instant, mais l'homme oui, grâce à son esprit.

 

L'histoire naît toujours dans l'instant.

 

L'avenir a plus d'importance que le présent et le passé car il est le tout dont présent et passé ne sont que des parties.

 

Dans le langage, on peut identifier le futur à l'éternel.

 

Le passé se déduit de l'instant et de l'avenir.

 

Kierkegaard montre la perception des Grecs qui voyaient l'éternité dans le passé.

 

On n'y entrait «qu'à reculons«.

 

«La synthèse de l'âme et du corps doit être posée par l'esprit, mais l'esprit est l'éternel et n'existe donc que quand l'esprit pose aussi la première synthèse, celle du temporel et de l'éternel«.

 

De même que nous avons vu que l'esprit comme possible de lui-même («possibilité de liberté«) dans l'individualité s'exprimait dans l'angoisse, de même le futur («possibilité de l'éternité«) apparaît dans l'individu comme angoisse.

 

kierkegaard

« 208 • Soeren Kierkegaard côté de ces deux philosophies, pour penser l'existence humaine.

Sa postérité n'est pas négligeable.

D'une certaine manière, l'existentialisme sartrien s'inscrira, après d'autres, dans le prolongement de ce questionnement.

Pour comprendre com­ ment est né le questionnement existentiel de Kierkegaard, une présentation de sa vie s'impose plus que pour tout autre.

Le père de Kierkegaard, bonnetier, fait assez vite fortune.

Il se retire du commerce vers la quarantaine (en 1797).

Intéressé par la littérature, la philosophie et la religion, il ouvre sa maison aux intellectuels de Copenhague.

Soeren est le septième et dernier enfant, né en 1813.

La vie familiale est endeuillée entre 1819 et 1834 par le décès de deux frères, de trois sœurs et de la mère de Kierkegaard.

Il ne reste donc au père que deux fils, Peter et Soeren, auxquels il donne une solide formation grecque et latine.

Le père place ses fils dans la meilleure école de Copenhague et les encourage à étudier la théologie pour devenir pasteurs.

A la mort de leur père, les deux frères partagent la fortune paternelle.

Peter devient pasteur, puis évêque en 1856.

Malgré ses succès à tous ses examens, Soeren ne devient pas pasteur.

Il se consacre entièrement à son œuvre d'écrivain, vivant de son héritage.

Le questionnement existentiel Au niveau existentiel, Soeren apprend un jour que son père, à ses yeux irréprochable devant Dieu et devant les hommes, a gravement péché.

Kierkegaard ne dit pas comment il surprit ce secret.

Mais on sait qu'après la mort de sa première femme, le père se remaria avec sa servante dont il eut aussitôt un enfant.

Un certain mystère demeure.

Kierkegaard ne parle jamais de sa mère.

S'agit-il d'un viol? Sa découverte de ce qui trouble tant son père crée en Kierkegaard un effroi tel qu'il rompt avec son père en 1836, renonce à devenir pasteur, et mène durant deux ans une vie de dandy dans les salons de Copenhague.

Il ne parvient pas à se défaire de 1' image de son père.. »

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