Sociologie de l'éducation - Bourdieu
Publié le 28/01/2013
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pure et simple mais aussi une restriction des choix offerts pour ceux qui échappent à l’élimination «.2 On
retrouve donc dans les milieux privilégiés 57% des étudiants à l’Ecole Normale supérieure et 51% à
l’école polytechnique. Il y a donc une accessibilité inégale des différentes disciplines. De plus, au-delà de
la persistance d’inégalités sociales du cursus scolaires, il subsiste tout d’abord d’importantes inégalités
liées à une rentabilité différente des diplômes en fonction de l’origine sociale. « Autrement dit, à niveau de
diplôme identique, les enfants d’ouvriers et ceux de cadres connaissent des trajectoires professionnelles
qui peuvent varier sensiblement «3 Selon Boudon, cet effet de différence du rendement social du diplôme
selon l’origine sociales et son détenteur est appelé un « effet de dominance «. Par ailleurs, il a été prouvé
qu’en France, une règle tend à répartir les élèves de façon aléatoire dans les classes d’un même niveau
«
Cependant, selon l’affirmation de Bourdieu et Passeron l’école n’est autre qu’un lieu de conservation voir
d’accentuation de ces inégalités sociales.
En effet, dès les années 1960-1970, la sociologie insistait sur
les relations entre les inégalités scolaires et les inégalités économiques et culturelles.
Plusieurs inégalités
liés par exemple à la classe sociale, à l’héritage culturel ou encore au sexe sont au premier plan dans les
établissements scolaires mais aussi dans l’orientation des élèves, et discréditent complètement le
parcours des élèves issus de la classe ouvrière.
Le désavantage lié à l’origine sociale est le plus marqué.
En effet, dès 4-5 ans, on perçoit des écarts
importants entre les enfants dans le domaine de la logique verbale.
Cependant, les écarts sociaux sont
également significatifs dans les autres dimensions cognitives comme l’aisance graphique, la structuration
spatiale ou encore l’organisation temporelle.
Par la suite, selon les études, seulement 6% de fils
d’ouvriers accèderont à l’enseignement supérieur.
Par ailleurs, « depuis les années soixante, la théorie
de l’héritage culturel reste la référence pour l’analyse des inégalités sociales d’accès aux savoirs
scolaires »1, ainsi, le patrimoine des classes cultivées apporterait aux enfants qui
en sont issus un corps de savoirs, de savoir-faire et surtout de savoir dire qu’il faut pour accéder à tout
enseignement et plus particulièrement celui de la culture.
En d’autres termes, les
1 P.BOURDIEU et JC.PASSERON, Les héritiers, éditions de minuit, page 122, b- Une nouvelle approche
des inégalités scolaire.
variations de niveau viendraient d’un lien fort entre les performances scolaires et le niveau d’étude des
parents.
Certains parleront d’un don hérité, ainsi selon Bourdieu et Passeron, certains voient « dans leur
réussite la confirmation de dons naturels et personnels : l’idéologie du don reposant avant tout sur la
cécité aux inégalités sociales devant l’Ecole et la culture, la simple description de la relation entre le
succès universitaire et l’origine sociale a une vertu critique »1.
Ainsi, la brièveté du parcours scolaire
témoignerait de l’étendue de ce don.
Cependant, selon Bourdieu et Passeron, « Les étudiants les plus
favorisés ne doivent pas seulement à leur milieu d’origine des habitudes, des entraînements et des
attitudes qui les servent directement dans leurs tâches scolaires ; ils en héritent aussi des savoirs et un
savoir-faire, des goûts et un « bon-goût » dont la rentabilité scolaire, pour être indirecte, n’en est pas
moins certaine »2 ce qui signifie que l’héritage culturel apporte beaucoup d’avantages mais ne peux pas
certifier la bonne réussite scolaire bien qu’elle soit plus facile à atteindre que pour un fils d’ouvrier.
Et,
même « si le niveau d’étude des deux parents importe, l’essentiel quant à la réussite de l’enfant est de
disposer dans la famille d’un « stock »
minimal d’instruction »3.
D’autre part, le sexe est aussi un facteur des inégalités scolaires puisque dès
1833, François Guizot, ministre de l’instruction publique instaure l’école primaire des garçons et délaisse
l’instruction des filles et suscite l’indifférence.
A la même date, les écoles normales consacrées à la
formation des instits sont réservées aux hommes.
La scolarité des filles demeure à l’époque une affaire
d’Eglise.
Les écoles normales ainsi que les enseignements secondaires pour filles n’ont été créés qu’au
moment de la IIIè République.
Et, même si dans cette distribution inégale des chances scolaires selon
l’origine sociale, garçons et filles sont grosso modo à égalité, il y a un léger désavantage des filles qui se
voit surtout dans les basses classes.
Ainsi, dès les premières années du primaire, la réussite reste très liée à l’origine sociale.
De plus,
même si l’origine sociale s’avère plus discriminante que le sexe, si l’on examine l’accès à un baccalauréat
scientifique, c’est l’influence du sexe qui domine.
Et, même si ces deux facteurs d’inégalités sont les plus
fréquents, la structure de la famille (famille monoparentale ou recomposée) ou encore la nationalité sont
d’autres variables associées à la réussite scolaire.
En vue de toutes ces inégalités, on attend de l’école qu’elle donne à chaque élève les mêmes chances
de réussite.
Pour y parvenir et contrer ces inégalités, elle va mettre en œuvre certaines.
»
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