Simone WEIL : La Pesanteur et la Grâce
Publié le 05/10/2012
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Née dans une riche famille d'origine juive, Simone Weil (1909-1943) fit de brillantes études. Après avoir été l'élève d'Alain, elle fut admise à l'École normale supérieure et passa son agrégation de philosophie. Elle commença une carrière d'enseignante, spécia li ste de l'Antiquité grecque. Mais son intérêt pour le syndical isme révolutionnaire la poussa à s'engager pendant une année dans les usines Renault, comme simple ouvrière. Son expérience servit de base à un livre, La Condition ouvrière, publié en 1950. Refusant toute situation privilégiée, elle s'engagea en 1936 aux côtés des républicains espagnols, mais un accident la força à revenir en France.
«
La Pes anteur et la
Grâce: c'e st sous ce titr e qu 'ont été pu bliés les cahi e rs rédi gés par Simon e Weil
entre 1940 et 1942 , avant de quitter la
Fran ce.
La je une femme le s a v ait confi és à Gusta ve Thibon , qui l'avait re
c ueilli e dans sa m a i son, en Ard èc h e, au début de la gue rre.
Celui- ci se c har gea
d e le s publi e r en
194 7, apr ès la mort
d e Simon e Weil, en
apportant qu elqu es
corr ections au texte
ori ginal.
Le livre
Une intellectuelle mystique
L
es pensées réunies dans La Pesanteur et la Grâce expriment
la
rencontre d'une bri !lan te intellectuelle avec 1' amour
mystique.
Philosophe d 'origine israélite , militante d'extrême
gauche, Simone Weil, déçue par l'engagement politique, s'est
rapprochée vers la fin de sa vie de la foi catholique , perçue
comme un remède possible à ses désillusions .
Cette jeune
femme éprise d'absolu, intransigeante comme une sainte , est
frappée par la souffrance que les hommes endurent ici-bas et
qu'elle éprouve elle-même dans sa vie.
Elle est déchirée entre
la
, désir de se hausser jusqu'à Dieu , de louer tout ce qui
est bon sur Terre, et
la , sentiment de l' irrémédiable
bassesse des homme s livré s au néant, à l'absence de Dieu.
Pour
Simone Weil , qui admire la pensée grecque et la religion
hindoue , le salut réside dans un renoncement total et volontaire
au
, une obéissant à la volonté d'un Dieu
impersonnel et presque inaccessible.
Tirant profit de sa remar
quable érudition , citant sans cesse les Évangiles , les textes grecs
ou sanskrits,
la philosophe semble en fin de compte rêver à une
religion
syncrétique qui embrasserait toutes les traditions
religieuses de l'humanité.
Un esprit en gestation
L
a Pesant eur et la Grâc e est l'ouvrage qui permit pour la
première fois au public français de découvrir
la pensée de
Simone Weil.
D'autres Cahiers, rédigés aux États-Unis , puis à
Londres, jusqu'à la mort de l'auteur, furent publiés en trois
volumes dans les années
50.
Un dernier cahier fut publié sépa
rément sous le titre
La Connaissance spirituelle ( 1950).
Il est
difficile de dégager une pensée cohérente et achevée de ces frag
ments -réflexion s, prières, notes de lecture s - rédigés en un
style dépouillé , raccourci , allusif au point d'en devenir parfois
obscur.
Ceux-ci n'étaient d'ailleurs pas destinés à
la publication .
Il faut plutôt y
voir un esprit en gestation , le journal d'une
intelligence exceptionnelle, tendue par une exigence quasi
ascétique de pureté (et,
d'une certaine manière, de sainteté) ainsi
que par la passion de.
»
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