SIDO de Colette : Fiche de lecture
Publié le 18/11/2018
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SIDO
Colette (Sidonie Gabrielle). Roman, 1930
Le souvenir autobiographique ressuscite ici le temps de l’enfance, temps de la liberté, du désir et de la découverte. Cette fois, cependant, le centre
du récit est la mère, Sido, personnage dont la figure s’est dessinée au fil des œuvres. Elle trône dans le jardin à demi sauvage où Colette a noué son indissoluble relation avec la nature. Il s’agit pour l’auteur, au fil d’une phrase agile et sensible, de comprendre, d’aller au cœur de la personnalité de Sido, qui a toujours su nouer avec la vie une complicité heureuse. Ainsi, le couple qu’elle forme avec le «Capitaine», le père de Colette, reflète l’image même de F Amour. Ce livre nourri d’émotions et de souvenirs est une façon pour l’auteur de retrouver le meilleur de la vie et d’elle-même.
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Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)Sido [Colette] - Fiche de lecture.
1 PRÉSENTATION
Sido [Colette] , récit de Colette, publié en 1930 (sous le titre complet Sido ou les Points cardinaux ) et dédié, avec deux autres textes, la Maison de Claudine (1922) et la Naissance du jour (1928), à l’évocation de l’enfance bourguignonne et à la
célébration du personnage de Sidonie Landoy (1835-1912), la mère de Colette.
L’apparition de cette dernière dans l’évocation des souvenirs est tardive : Claudine n’avait en effet qu’un père irresponsable ( voir Claudine, série des) et Renée la Vagabonde paraissait sans famille (voir la Vagabonde). D’œuvre en œuvre, la figure
maternelle se précise et se construit ainsi jusqu’à devenir mythique.
2 « LE PERSONNAGE PRINCIPAL DE TOUTE MA VIE »
2. 1 La Maison de Claudine
La Maison de Claudine, dont le titre n’est qu’une allusion à l’œuvre de jeunesse, est constitué d’anecdotes et de petits portraits — hommes et bêtes — qui ressuscitent la magie de l’enfance perdue dans la maison natale de Saint-Sauveur-en-Puisaye,
dans l’Yonne.
Celle qui sera Sido n’est encore ici appelée que « la mère ».
2. 2 La Naissance du jour
La Naissance du jour met en scène une femme mûre qui ressemble comme une sœur à Colette.
Partagée entre la passion tardive que lui offre le jeune Vial et la liberté sereine de l’âge, elle préfère renoncer à l’amour.
Mais il s’agit à peine d’un roman
car l’intrigue, reléguée au second plan et mince jusqu’à l’insignifiance, peine à poindre sous le lyrisme des confidences et des souvenirs.
Sido, enfin ainsi nommée, y joue, par les lettres qu’elle adresse à sa fille, l’influence déterminante d’un fantôme
tutélaire.
En refusant une invitation qui pourrait l’empêcher de voir éclore un cactus rose qui ne fleurit que tous les quatre ans, elle lui signifie que les merveilles du monde sont préférables à l’agitation humaine et amoureuse.
Elle lui transmet sa
sagesse opulente et sereine par ses lettres qui jalonnent l’œuvre comme autant de leçons de vie.
2. 3 Sido
Sido se présente enfin comme une pure commémoration poétique de la mère : attentive aux saisons et aux vents, dispensatrice de la magie des aubes, elle est la reine d’une nature dont elle seule sait déchiffrer les signes.
L’ouvrage construit en
triptyque introduit un équilibre nouveau dans la chronique familiale.
Dans l’ombre de Sido, vit son second mari, le Capitaine amputé qui aurait rêvé d’être écrivain mais n’a jamais rédigé une ligne, qui, à la campagne, n’a su aimer ni les bêtes ni les
plantes, et que ses enfants ont sans doute dérangé du tête-à-tête amoureux avec sa femme.
Mais Colette a beau essayer de réhabiliter ce père qu’elle a mal connu, sa figure reste épisodique.
Il laisse un peu l’impression d’un raté réduit à la position
de vassal, voire d’intrus.
Le troisième volet est consacré aux deux frères de Colette, « les Sauvages », et à sa demi-sœur.
3 LE LIVRE DE MA MÈRE
C’est Sido qui, depuis l’enfance, donne définitivement à Colette la certitude de la supériorité des femmes qui traverse toute son œuvre.
Revenir à la nature et la préférer à l’amour, comme l’avait déjà fait Claudine, c’est en fait revenir au paradis perdu
de l’enfance.
C’est là que Sido lui a enseigné que la femme est un être tout-puissant, Terre-Mère et source de vie, souveraine du royaume familial et champêtre, quand l’homme reste soumis au rôle secondaire, qu’il s’agisse de Renaud, du père
infirme ou du pâle Vial.
Peu importent les sentiments réels que se portaient la mère et sa fille.
Il est évident qu’en créant Sido, Colette abolit Sidonie la vraie mère et donne naissance à un personnage de roman, son double idéalisé.
Comme l’écrit Claude Pichois, c’est Colette
« la mère de Sido ».
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