si c'est un homme
Publié le 18/04/2013
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Si c'est un Homme (Primo Levi). ANALYSE COMPLEMENTAIRE Etude de texte Poème liminaire : « Si c'est un homme « p. 9 Liminaire : placé en tête Vous qui vivez en toute quiétude Bien au chaud dans vos maisons, Vous qui trouvez le soir en rentrant La table mise et des visages amis, Considérez si c'est un homme Que celui qui peine dans la boue, Qui ne connaît pas de repos, Qui se bat pour un quignon de pain, Qui meurt pour un oui ou pour un non. Considérez si c'est une femme Que celle qui a perdu son nom et ses cheveux Et jusqu'à la force de se souvenir, Comme une grenouille en hiver. N'oubliez pas que cela fut, Non, ne l'oubliez pas : Gravez ces paroles dans votre coeur, Pensez-y chez vous, dans la rue, En vous couchant, en vous levant ; Répétez-les à vos enfants, HYPERLINK "http://fr.wikipedia.org/wiki/Si_c%27est_un_homme" \l "cite_note-1" [2] Ou que votre maison s'écroule, Que la maladie vous accable, Que vos enfants se détournent de vous. 1947, Primo Levi Lecture/compréhension de ce poème liminaire. 1) Relisez ce texte attentivement 2) Que dit l'écrivain, et comment s'y prend-il pour le dire (aspect stylistique) Le sens du poème ? La manière d'écrire : constatations ? Introduction : Poème écrit par Primo Lévi le 10 janvier 1946, placé en tête du livre, comme épigraphe (citation mise en tête de livre ou de chapitre pour en indiquer l'esprit). En effet, à cette époque, Primo Lévi rédige en même temps : -la première version de son livre : si c'est un homme (se questo è un'uomo) des poésies brèves : parmi les 14 poèmes écrits en 1946, Lévi garde celui-ci et le place en tête de son récit : ce poème d'abord intitulé « si c'est un homme « donnera le titre du livre puis le poème changera de nom : shemà Le titre shemà renvoie à deux références : il signifie en hébreux « écoute « et est le premier mot d'une prière juive importante : « écoute, Israël (shemà, Israël), le Seigneur notre dieu est le seigneur Un « . « shemà « est également le mot employé par Moïse aux Hébreux. Après avoir reçu les Dix Commandements, Moïse interpelle ainsi le peuple Hébreux afin qu'il n'oublie jamais les dix Commandements. Ainsi, Primo Lévi place son oeuvre dans une double perspective : une perspective juive, mais surtout comme Moïse, dans un devoir de mémoire : ne pas oublier cette époque. Enfin, il la place dans une perspective pédagogique : faire apprendre aux génération futures ce que furent ces horreurs afin de ne pas les oublier et de ne pas les renouveler. Ainsi, ce poème se présente comme une préface dans laquelle l'auteur livre ses intentions et indique en partie comment lire son récit. Tout d'abord, il s'agira de voir comment ce texte donne à voir une réalité crue et inhumaine et ensuite en quoi il donne matière à juger. Enfin, nous verrons de quelle manière se manifeste ce devoir de mémoire. Développement : Un poème qui donne à voir. Dés le premier vers, l'auteur veut attirer l'attention de son lecteur par l'interpellation « vous qui vivez en toute quiétude «. Le pronom « vous « placé en tête de vers marque cette insistance. Quant au complément « en toute quiétude « , il souligne le confort de ce lecteur et en appel à un certain sentiment de culpabilité. En effet, dans les 9 premiers vers, Lévi oppose deux mondes nettement différents : opposition « privilégiés « et « détenus « Champ lexical du confort opposé à celui de la souffrance tranquillitépeine « quiétude «« peine «, « pas de repas «, « se bat «, « meurt «, « a perdu « intérieurextérieur « dans vos maison, bien au chaud «« dans la boue «, « en hivers « repasfaim « table mise « « quignon de pain « amitiésolitude « visages amis «« celui «, « celle « Ces champs lexicaux se doublent d'un champ lexical de la mort qui vient intensifier l'image que l'auteur veut donner de l'univers concentrationnaire : « qui meurt «, « les yeux vides «, « le sein froid « : image de détenus morts-vivants / de fantômes / d'ombres. De plus, on notera l'emploi du mode indicatif qui place cette « description « dans un mode de réalité qui vient également opposer le quotidien sans histoire à celui du détenu affamé. Ainsi, par exemple, l'emploi du passé simple « cela fut « souligne le caractère irrémédiable de ce que vécurent les détenus. (amplifié par le pronom démonstratif neutre « cela «) Enfin, la comparaison « comme une grenouille « montre à la fois la fragilité et le grotesque mais souligne surtout l'animalisation des détenus (rappelons que le gaz utilisé par les nazis, le zyklon, était un insecticide !) Un poème qui donne matière à juger. Après avoir été interpellé, le lecteur est prié de juger : « considérez si c'est un homme/femme « : l'emploi de l'impératif, ici, souligne cette invitation à la réflexion (insistance par répétition de la formule + changement de typographie): double sens de ce verbe : regarder attentivement / envisager par un examen attentif et critique. Ainsi, Lévi, par ce verbe, demande au lecteur de juger et d'estimer (évaluer) si les prisonniers d'Auschwitz sont encore humains car ils ressemblent plus à des « fantô...
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