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SHAKESPEARE : Richard III

Publié le 22/02/2013

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shakespeare

Le fantastique est aussi présent, à travers les spectres des victimes assassinées qui viennent maudire Richard dans son sommeil avant la bataille. La pièce évoque la rivalité bien réelle qui opposa les familles d'York et de Lancastre au cours de la guerre des Deux-Roses. La victoire de Richmond épousant Élisabeth scelle la réconciliation des deux factions.

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« « Tu es un traître ! à bas sa tête ! ...

ah ! je jure par saint Paul que je ne dînerai pas que je l'aie vue à bas ! » EXTRAITS La paix signée va servir les projet s de Gloucester GLOUCESTER.-( ...

) Voici nos tempes ceintes de victorieuses guirlandes, nos armes ébréc hées pendues en trophées, nos si­ nistres alarmes devenues de joyeuses ré­ unions, nos marches terribles de charmants airs de danse.

La guerre au hideux visage a dé­ ridé son front et désor­ mais, au lieu de monter des coursiers harna­ chés pour jeter l'effroi au cœur des ennemis, elle gambade allègre­ ment dans une chambre de dame, au son volup­ tueux du luth.

Mais moi, qui ne suis pas façonné pour les jeux folâtres ni pour faire les yeux doux à un miroir amoureux, moi qui suis grossière ­ ment taillé et qui n'ai pas la majesté de l'amour pour me pavaner devant une nymphe à la coquette dé­ marche; moi que la fourbe nature a frustré de belle proportion et de belle apparence, moi difforme, inachevé, envoyé avant mon heur e dans ce monde des vivants, tout juste à moitié fait, tellement estropié et laid à voi r que les chiens aboient quand je passe en clochant, eh bien, moi, en cette molle et chantante période de paix , je n'ai d'autre plaisir, d'autre passe-temps , que d'épier mon ombre au soleil et de discourir sur ma difformité.

Aussi, puisque je ne saurais être l'amoureux jouissant de ces jours de dé­ lices, je suis résolu à être un scélérat et à honnir les joies frivoles de ce temps.

Acte 1, scène 1 Traduit de l'anglai s par Pierre Me ssiae n La reine Élisabeth sub it dan s le dé sespoir les prédictions de la reine Marguerite LA REINE MARGUERITE.

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)Eh bien, où est ton mari à présent ? Où sont tes frères ? Où sont tes deux fils ? Quelles jouissances te reste-t-il ? Qui donc te sol­ licite , et s'agenouille, et dit : Vive la reine ? Où sont les pairs prosternés qui te flattaient ? Où sont les foules pressées qui te suivaient ? Rappelle-toi tout cela, et vois ce que tu es à présent! ...

Tu étais heureuse épouse, tu es la plus désolée des veuves ; tu étais joyeuse mère, tu en déplores aujourd'hui même le nom ; tu étais suppliée, tu es ·~-~~Il l ~~ suppliante ; tu étais ~ reine, tu es une misé­ rable couronnée d'en­ nuis.

Tu me méprisais, maintenant je te mé­ prise; tu faisais peur à tous, maintenant tu as peur ; tu commandais à tous, maintenant tu 1.

n'es obéie de personne! Ainsi la roue de la jus­ tice a tourné , et t'a lais­ sée en proie au temps , n'a yant plus que le sou­ venir de ce que tu étais, pour te torturer encore étant ce que tu es! Tu as usurpé ma place : pour­ quoi n'usurperais-tu pas aussi une juste part de mes douleurs ? ( ...

) Adieu, femme d'York ! Adieu , reine de mauvaise chance! LA REINE ÉLISABETH.- ô toi, experte en ma­ lédictions , arrête un peu, et apprends-moi à maudire mes ennemis.

Acte IV, scè ne 4 Traduit de l'anglai s par Victor Hugo «U n cheval ! un cheval ! mon royaume pour un cheval!» NOTES DE L'ÉDITEUR «L'immoralisme de Richard ne combat ni la religion ni la morale ; il les accepte afin de s'en servir, d'en accroître son crime et sa joie dans le crime; c'est pourquoi il s'hab ille d'attitudes dévotes et de citations de l'écri ture sainte." Le péché , la mort , l'enfer et tous les mini stres de Satan , déclare Marguerite d'Anjou, ont mis leur marque s ur Richard .

" Richard est au-dessus de l'humanité par son goût du crime, par sa dextérité et sa joie dans le crime , il tient du Mauvais Ange.( ...

)" N'ayant pour lui ni le droit de naissance ni la beauté , il s'imposera par l'astuce et la terreur.

L 'un après l 'autre il renverse tous le s obstacles qui lui barr ent la route vers le trône.

S'il y a un vice où il se complaît, c'est l'hypocrisie; s'il y a une vertu qu'il méprise, c'est la naï veté.

Il envenime la querelle entre Édouard et Clarence de façon à pouvoir faire assassiner Clarence en ayant l'air de le soutenir et en jetant tout l'odie ux du meurtre sur Édouard .

Il mépri se Clarence pour sa naïveté .

" » Messiaen, Richard III, Desclée, 1941.

«On a dit qu 'il n 'avai t point de conscience, si ce n'est la nuit.

Comme Lady Macbeth , c 'est lorsque le sommei l le tient, désarmé, que le remords, ou du moins le souvenir de ses crimes, vient le visiter.

Mais en même temps, comme il est hardi dans ses desseins , comme il est brave au combat ! Si ce n'était le destin qui le poursuit, ( ...

) nous serions tenté s de croire qu'il va réussir, sinon de le sou haiter.

» Germaine Landré, notice sur Richard Ill, Garnier-Flammarion, 1964.

1 Roger-V io llet 2, 3, 4 Le Chant des Sp hè res, Nice, 197 1 / B.

N.

SHAKESPEARE 05. »

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