SENS DES CHOSES ET DE LA MAGIE (Du)
Publié le 05/11/2015
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SENS DES CHOSES ET DE LA MAGIE (Du)
Œuvre du philosophe italien Tommaso Campanella (1568-1639), écrite en plusieurs versions latines et italiennes entre 1590 et 1607, publiée en latin en 1620. La composition de l’œuvre, qui se divise en quatre livres, part de l’exposé fait par G.B. Délia Porta (dans son De humana physiognomonia) sur l’inexpliquable sympathie ou antipathie des choses. Voici la thèse fondamentale de Campanella : si les animaux ont la faculté de sentir, les éléments et le monde sentent aussi, puisqu’il n’y a pas d’effets sans cause. Et cette faculté de sentir, ce « sens », n’est pas plus une attitude passive qu’une « véritable recherche de puissance », comme le voudrait Aristote, mais une attitude partiellement immuable de l’être sensible qui, par un raisonnement si rapide qu’on ne peut le distinguer, juge, au moyen d’une « perception rationnelle », toutes choses produisant en lui des modifications. Si la sensation n’existait pas dans les éléments du monde, celui-ci serait un chaos, étant donné que rien ne tendrait à la destruction des contraires, ni à la production des semblables. L’instinct est une impulsion de la nature sensible ; et l’horreur du vide, que l’on trouve chez tous les êtres, n’est explicable que si l’on admet qu’il existe en eux un « sens ».
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