SCIENCE ET L’HYPOTHESE (La). de Henri Poincaré

 

Œuvre de Henri Poincaré (1854-1912', publiée en 1902. L’auteur y défend deux thèses principales : le caractère foncièrement conventionnel des sciences et la liberté créatrice de l’esprit. Il n’existe pas d’ « expérience pure », de passivité de l’expérimentateur, comme le prétend le positivisme. Les hypothèses jouent un rôle décisif et irremplaçable dans la construction du savoir scientifique ; le savant ne se borne pas à refléter l’expérience : il la généralise, la corrige et, en définitive, la construit. Dans toute science il y a toujours une part de choix et de convention, une hypothèse. Quelques-unes de ces hypothèses sont vérifiables, et une fois vérifiées par l’expérience elles peuvent devenir des vérités fécondes ; d’autres sont utiles pour fixer notre pensée : d’autres encore ne sont des hypothèses qu’en apparence : elles se réduisent à des définitions ou à des conventions plus ou moins masquées. Comme Boutroux, Poincaré reconnaît qu’il existe une différence de procédés entre les diverses branches de la