Science de la logique de Hegel (résumé & analyse)

L’idée de logique, que Hegel place au fondement de son système philosophique, peut troubler le lecteur moderne, habitué à entendre sous ce terme une référence à la logique formelle issue des mathématiques. Et Hegel ne nie pas qu’il y ait, dans cette idée, un moment réel et effectif de la logique, mais un moment seulement; car la logique hégélienne dépasse de beaucoup le seul cadre de la logique mathématique, pour ambitionner d’être la logique de toute pensée possible, de toutes les formes du penser. C’est ainsi que Hegel entend dépasser l’opposition — issue de la tradition philosophique — entre la forme de la pensée, qui serait le domaine de la logique (et l’on songe alors à l’importance accordée par Aristote au syllogisme), et son contenu, dont la métaphysique comme «science de l’être en tant qu’être» serait le domaine principal. «La logique spéculative contient l’ancienne logique et l’ancienne métaphysique,

conserve les mêmes formes de pensée, les mêmes lois et les mêmes objets, mais en les développant et en leur donnant une nouvelle forme grâce à des catégories plus vastes», écrit l’auteur.

Loin de considérer la logique comme une porte d’entrée qui demeurerait cependant extérieure au système, Hegel pense que tout commence, certes par la logique, mais que tout y est déjà compris, sinon développé. Cette idée d’un commencement philosophique essentiel trouve d’ailleurs un écho historique dans la genèse de la propre pensée de Hegel: alors qu’il avait conçu le projet d’une Encyclopédie des sciences philosophiques dont la logique n’aurait été qu’une partie, Hegel aura essentiellement travaillé à l’élaboration de celle-ci, au détriment des parties consacrées à la nature et à l’esprit.

La Science de la logique comprend trois

A

moments: la Doctrine de l'Etre, que Hegel publia en 1812, la Doctrine de l'Essence, publiée en 1813 et la Doctrine du Concept, publiée en 1816. Le contenu, le plan, les idées principales de cette œuvre sont repris dans la première partie de l'Encyclopédie des sciences philosophiques en abrégé