SATIRES de Boileau.
Publié le 04/11/2015
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Nicolas Boileau-Despréaux (1636-1711) écrivit douze satires ; la première marque ses véritables débuts, la dernière fut publiée l’année de sa mort. Avant sa première satire (1660), Boileau n’avait encore fait que d’assez médiocres vers, qu’il publia dans un recueil de poésies galantes en 1663 ; mais en 1660, il trouve sa véritable voie. Pendant eept ans
(de 1660 à 1667), Boileau n’écrit que des satires
(les neuf premières) et c’est par elles qu’il atteint
à la renommée, bien qu’il n’en ait encore fait
imprimer aucune : il se contentait de les lire
à ses amis et dans quelques salons où ses
hardiesses étaient fort appréciées. Mais, en 1666,
parut en Hollande, sous le titre de Discoiirs
libres et moraux en vers, une édition des Satires
que l’auteur qualifia de « monstrueuse ». C’est
pourquoi il se décida enfin à publier lui-même
son œuvre ; une édition correcte en parut la
même année et connut un très vif succès. L’année
suivante, il y ajouta deux autres satires (VIII et
IX). Ce n’est qu’en 1694 qu’il revint à ce genre
en publiant la satire X, puis en 1698 la satire
XI, et en 1711 seulement la dernière (XII). Avec les neuf premières Satires, Boileau se révèle
comme « un satirique pur, un jeune homme audacieux, chagrin, étroit de vues » (Sainte-Beuve). A part les satires qui portent sur des sujets littéraires et où l’auteur de l'Art poétique commence sa salutaire besogne de critique, en départageant avec une très grande sévérité la mauvaise et la bonne littérature de son temps, il faut bien dire qu’on ne peut louer dans les autres satires que la forme. Sans doute, le poète n’a pas encore atteint cette rigueur qui fera le grand mérite des œuvres de sa maturité : les impropriétés, les faiblesses, les répétitions abondent et surtout les hémistiches de remplissage ne sont pas rares ; cependant on peut déjà reconnaître cette fermeté, cette droiture de l’expression, qui distinguent Boileau de ses contemporains, car il ne faut jamais oublier ce que fut la poésie du temps quand on veut porter un jugement sur les œuvres de Boileau. Quant au fond de ces premières satires, exception faite des satires littéraires, il est le plus souvent fort insignifiant : ce sont des exercices de style et de versification.
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