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Sagesse de Paul Verlaine (analyse détaillée)

Publié le 23/10/2018

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Sagesse 

Paul Verlaine (1844-1896)

Recueil de 47 poèmes en 3 sections, dédié à la mère du poète.

COMPOSITION DE L’ŒUVRE

Le recueil est un ensemble hétéroclite de poèmes présenté dans la préface comme un acte de foi public ; une trentaine sont d'inspiration religieuse.

• Section I (24 poèmes) : Verlaine raconte ses luttes pour parvenir à la rédemption par la religion ; il évoque le monde profane dont il cherche à maîtriser l'emprise et chante la France catholique et royaliste.

• Section II (13 poèmes) : le poème 4, Mon Dieu m'a dit..., est composé de 10 sonnets. Dans cette partie, Verlaine raconte sa conversion et expose sa foi.

• Section III (10 poèmes) : le premier poème est censé donner une coloration sacrée aux 9 autres, où Verlaine évoque les grands épisodes de son passé. Poèmes-clés : Les faux beaux jours... (I, 7), Écoutez la chanson bien douce (1,16), L'espoir luit... (III, 3), Le ciel est par-dessus le toit (III, 4).

THÈMES DOMINANTS

• La conversion : thème fondateur, elle apparaît comme une révélation qui opère une renaissance, un changement radical dans la pensée de l'auteur, désormais chrétien (Préface). L’amour du Christ produit chez lui un retour à la sagesse qui se traduit par un retour à une poétique traditionnelle.

• Le passé fait de ce recueil à tendance religieuse une œuvre paradoxale. Les références à Rimbaud et aux amours interdites, la mention insistante du péché, les images de femmes, les allusions à la corruption contemporaine et aux haïssables mœurs (Préface) attestent la survie de pensées orageuses dans l’esprit du nouveau converti. Cette tension entre le présent et le passé apparaît en particulier dans les champs lexicaux de la religion et du péché.

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« FORMES POÉTIQUE S PRINC IPALES L'alexandrin, le décasyllabe et l'oc tosyllabe .

Les poèmes se div isent en sonne ts , en suites de quatrains, de sizains ou de stro phes de cinq vers.

STYLE • Un style mystique - le vocabula ire religieux: amour et aimer (62 fois), Dieu et divin (41), âme (31) .

-l'abstraction: Bottté, respect! Car qu'est - ce qui nous accompagne, 1 Et vraiment, quand la mort viendra, que reste-t-il ? (I, 5) -l'in cantation : 6 mon Dieu vous m'avez blessé d'amour, 1 Et la blessure est encore vibrante, 10 mon Dieu vous m'avez blessé d'amour (II, 1) • Un style rhétorique - l'allégorie : Seul l'Orgueil est vivant, il danse dans tes yeux, 1 Il regarde la Faute et rit de s'y compitlire (I, 4) - l'interroga ti on oratoire : Qu'as - tu fait, ô toi que voilà 1 Pleurant sans cesse, 1 Dis , qu'as - tu fait, toi que voilà, 1 De ta jeunesse ? (III, 6) -l'antithèse : Telle la vieille mer sous le jeune soleil, 1 Tel l'ancien cimetière aux tombes toujours neuves ! (I, 3) • Une poésie musicale : l'harmonie imitative - par le rythme : 0 vous, comme un qui boite au loin, 1 Chagrins et joies (I, 6) -pa r les sonorités :un frisson d'eau sur de la mousse! (I, 16) SOURCES ET INSP IRAT ION Un élément autobiographique.

Verla ine est arrêté le 10 juillet 1873 après avoir tiré deux coups de feu sur Arthu r Rimbaud .

Du ran t son incar­ cérat i on (1873-187 4), le poète connaît une illum ination religieuse.

ACCUEIL ET POS TÉ RITÉ Le recueil est publié à compte d'auteur et les 500 exemplai res ne son t pas écoulés .

Censé opérer la rentrée littéra ire de Ve rlaine, il ne trouve aucun .

écho auprès du public.

De ce recueil inégal, on ne retien t aujourd'hui que les poèmes d'ins pira­ tion profane, en continuité avec l'impressionnisme des Romances sans paroles.

La plupart des poèmes religieux sont jugés médiocres.

POINT DE VUE SUR L'ŒUVRE «Mais dès que Verlaine glisse- ou retombe- au sentiment, sa poésie cesse d'être impressionn iste.

Elle reprend inéluctablement les in strume nts et les techniques, les arch itectures de la poés ie discours.

La plupart des poésies de Sagess e procèdent d'un tel art, sauf quelques pièces pa rmi l es plus rema rqua bles , d'un impresionnisme tourné vers une fin unifica trice, du moins en appa rence.

» O .

Nada!, Introduction aux Œuvres complètes, Le club du meilleur livre, 1960.. »

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