Sagesse de Paul Verlaine

Sagesse

Le livre fut publié à Paris en 1880, à compte d’auteur et chez Palmé. Il comporte trois parties : une de vingt-quatre poèmes d’abord, puis quatre autres poésies dont une divisée en 8 sonnets et un demi-vers séparé, enfin une dernière partie composée de vingt et un poèmes. Le recueil a une unité très forte dans le ton religieux et même catholique : les poèmes, cependant, qu’on y trouve ont été écrits à des époques très différentes et, de plus, Sagesse ne rassemble qu'une partie de la production verlainienne entre 1873-1874 et 1880. Au départ, en effet, on trouve un manuscrit intitulé Cellulaire ment et datant de 1875 : certains de ses éléments seront repris dans Sagesse, mais aussi, plus tard, dans Jadis et Naguère, dans Parallèlement et Invectives. Cellulaire-ment, comme son nom l’indique, recueillait les textes rédigés en prison après le coup de feu du 10 juillet 1873. Il y a là une rupture dans la biographie qui explique en partie l'inspiration chrétienne de Sagesse et d’Â/naar (dont il faut voir, pourtant, qu'elle n’est pas la seule en ces années 70). Sagesse marque donc une étape importante : le tout est de ne pas considérer ce recueil comme le résumé d’une période pleinement homogène.

En apparence, cependant, il s’agit d’une conversion sans retour. Dans sa préface datée du 30 juillet 1880, Verlaine sépare deux temps, un avant et un après : « [l’auteur de ce livre] a longtemps erré dans la corruption contemporaine, y prenant sa part de faute et d’ignorance. Des chagrins très mérités l’ont depuis averti, et Dieu lui a fait la grâce de comprendre l’avertissement ».