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ROSTAND : Cyrano de Bergerac (fiche de lecture)

Publié le 02/03/2011

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Roxane    Elle se comporte très longtemps en jeune fille capricieuse, superficielle et fantasque. Venue demander l'aide de son cousin pour Christian, elle ne l'écoute même pas lui parler de lui-même et de son tout récent exploit. Toute à son égoïste amour, elle est incapable de voir près d'elle des gens qui souffrent. Certes, c'est une précieuse, plus préoccupée de beaux vers et de subtilités de langage, que de sincérité et de profondeur des sentiments. Toutefois, cet amour lui donnera le courage de dépasser la peur, l'inconfort, le danger, et de braver une situation inhabituelle, en allant rejoindre son mari à Arras. Et, dans le dernier acte, c'est une vertu totalement sereine, pacifiée, comme auréolée de son renoncement au monde, qui reçoit de Guiche, à qui elle a pardonné, et Cyrano, en qui elle reconnaît enfin l'auteur de toutes les lettres de Christian : sa douleur l'a ouverte à la douleur des autres, et la paix du couvent, en descendant en elle, la rend disponible à d'autres détresses.   

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« fataliste, geignard, se montre plus préoccupé de son propre sort que de celui des autres ; homme d'un goûtdouteux, il admire toute poésie indistinctement, et ressent une secrète satisfaction d'amour-propre à recevoir chezlui des poètes.

Mais il n'hésite pas à accompagner Roxane au front pour ravitailler les soldats affamés, sans mesurerle risque encouru, ou plutôt éprouvant une sorte de joie intérieure dans ce jeu avec le danger, qui lui donne dessensations nouvelles. Le Bret figure, lui, le véritable ami, digne de La Boétie et de tant d'autres.

Présent, discret mais sans complaisance,il voudrait voir Cyrano heureux, et demeure sans doute le seul à connaître et comprendre la secrète blessure de cecœur fier. « Fais tout haut l'orgueilleux et l'amer, mais, tout bas,Dis-moi tout simplement qu'elle ne t'aime pas » (II, viii, vers 1042-1043). Roxane Elle se comporte très longtemps en jeune fille capricieuse, superficielle et fantasque.

Venue demander l'aide de soncousin pour Christian, elle ne l'écoute même pas lui parler de lui-même et de son tout récent exploit.

Toute à sonégoïste amour, elle est incapable de voir près d'elle des gens qui souffrent.

Certes, c'est une précieuse, pluspréoccupée de beaux vers et de subtilités de langage, que de sincérité et de profondeur des sentiments.

Toutefois,cet amour lui donnera le courage de dépasser la peur, l'inconfort, le danger, et de braver une situation inhabituelle,en allant rejoindre son mari à Arras.

Et, dans le dernier acte, c'est une vertu totalement sereine, pacifiée, commeauréolée de son renoncement au monde, qui reçoit de Guiche, à qui elle a pardonné, et Cyrano, en qui elle reconnaîtenfin l'auteur de toutes les lettres de Christian : sa douleur l'a ouverte à la douleur des autres, et la paix ducouvent, en descendant en elle, la rend disponible à d'autres détresses. Christian Peut-on voir en lui autre chose qu'un bellâtre, conscient et fier de sa beauté, et totalement indifférent auxsentiments des autres ? Facilement indépendant, il ne se soumet qu'à contrecœur à la dépendance vis-à-vis deCyrano.

Au contraire de Roxane et de Cyrano, l'amour ne le rend pas héroïque, et sa paresse naturelle n'a pascherché les moyens, à Arras, de faire parvenir le moindre petit mot à Roxane.

Il n'en apparaît pas moinssympathique, émouvant dans ses maladresses. Les comparses Ils jouent plus ou moins, comme c'est fréquent, même dans le théâtre moderne, le rôle du chœur antique, auxvisages et aux caractères mal différenciés.

Quelques centres d'intérêt 1.

Des rapprochements possibles avec le conte : a/ certains éléments appartiennent explicitement au monde du conte : Roxane au siège d'Arras (carrosse...) ; lalune (sans omettre le « clin d'œil » au Cyrano historique, auteur d'ouvrages astronomiques)... b/ implicitement : c'est le thème récurrent du « ver de terre amoureux d'une étoile », ou d'un berger amoureux d'uneprincesse ; le berger étant dédaigné soit à cause de sa disgrâce physique soit par son indignité sociale. 2.

Une certaine conception de la morale individuelle, qui n'est redevable à personne qu'à elle-même ; c'est le propredu libertin que de refuser l'hypocrisie des conventions, de remettre en cause les idées reçues, et d'accepter ledoute comme élément premier de la connaissance. 3.

Un réel souci de l'élégance, non pas d'abord extérieure comme chez certains dandys du xix( siècle, mais faited'estime de soi, d'exigence d'honnêteté vis-à-vis de soi-même et des autres.

Ce souci de la dignité porté à l'extrêmeamène facilement le héros au renoncement, et, sans exagération, au sacrifice et à l'héroïsme : n'est-ce pas toute ladestinée de Cyrano que de se sacrifier volontairement, alors même qu'il n'en est plus temps, pour offrir du bonheurautour de lui, et pour rester fidèle à l'image qu'il se fait personnellement de sa grandeur ? Le style D'une rare réussite.

Et parfois d'une insoutenable emphase... Ce texte, que l'on affirme comme le plus long du théâtre français, comporte des alexandrins somptueux, aussimajestueux et solennels que certains vers de Corneille, aussi colorés et vibrants que ceux de Victor Hugo. — Il est vrai que ce texte suscite une réelle mémoire auditive, par le caractère percutant de beaucoup de vers, par. »

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