ROSTAND Cyrano de Bergerac

« (2016), sur le récit de ce triomphe inattendu.

On reviendra avec les élèves sur la naissance d'une œuvre hors norme, qui met en lumière le lien très étroit entre écriture théâtrale et réception.

C'est autour du comédien Constant Coquelin (auquel la pièce est dédiée) et à sa demande qu'elle est née.

Elle fait de Rostand un auteur célèbre, lui qui n'avait jusqu'alors connu que des demi-succès malgré la protection de Sarah Bernhardt.

On insistera aussi sur l'histoire de la première représentation de Cyrano de Bergerac, restée dans les annales comme le plus grand succès de l'histoire du théâtre : quarante rappels et une heure d'applaudisse­ ments firent de Rostand une véritable « vedette » (Préface, p.

9-10).

Ensuite, la pièce permet d'interroger à plus d'un titre le « renouv(ellement d]es formes classiques» (Bulletin officiel): elle s'inscrit en effet dans l'héritage du drame romantique et du drame historique en vers, qui viennent briser le carcan du classicisme théâtral autour de 1830, date de la représentation emblématique d'Hernani.

Avec Cyrano de Bergerac, on aura ainsi l'occasion de montrer aux élèves l'importance nouvelle que prend la mise en scène au XIXe siècle et le bouleverse­ ment des codes théâtraux qu'ils ont étudiés en seconde: absence d'unité, mélange des genres, profusion des didas­ calies, couleur locale ...

Autant d'éléments que la pièce donne à étudier en les problématisant.

En 1897, le temps du flam­ boiement romantique est révolu ; la scène parisienne est désormais envahie par les vaudevilles de Feydeau et les drames symbolistes de Maeterlinck, et le scandale d' Ubu roi de Jarry précède d'un an le succès de Cyrano.

La pièce de Rostand s'abstrait de la mode et du temps, comme l'indique la mention génétique« comédie héroïque» (p.

27) placée en exergue, qui revendique davantage le patronage de Corneille que celui de Victor Hugo.

Ainsi, c'est bien la forme de l'œuvre et son originalité qu'il conviendra de ques­ tionner tout au long de l'étude: dans quelle(s) tradition(s) la pièce s'inscrit-elle? Comment la caractériser? Est-il pos­ sible de la classer ou est-ce précisément son genre indéter­ miné qui explique sa fortune (il s'agit de la pièce la plus jouée du répertoire français)? Enfin, concernant « l'art de la mise en scène», que les textes officiels suggèrent d'étudier, Cyrano de Ber­ gerac est d'une richesse remarquable et il faudra doubler 141 -. »