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RONSARD : Discours des misères de ce temps

Publié le 22/02/2013

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L'éloquence guerrière des Discours des misères de ce temps fera école : parmi d' autres, Agrippa d' Aubigné dans les Tragiques, Victor Hugo dans Les Châtiments s'en inspireront. Ronsard ne se laissera emporter par l'intolérance qu'une seule autre fois: en 1569, lorsqu'il fêtera les victoires catholiques de Jarnac et de Montcontour...

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« EXTRAITS -------~ Dans le Discours à la reine , Ronsard demande à Catherine de Médicis d'user de son autorité pour mettre fin à la guerre civile Las ! Madam e, en ce temps que le cru el orage Menace les Français d'un si piteux nau­ frage, Que la g rê le et la pluie et la fureur des cieux Ont irrité la mer de ven ts séditieux, Et que l'ast rejumeau ne daign e plus reluire, Prene z le go uve rnail de ce pauvre navir e, Et malgr é la tempête et le cruel effort De la mer et des vents, conduisez-le à bon port.

La Franc e à jointes mains vous en prie et reprie, Las qui sera bientôt et proie et moqueri e D es princes étrangers , s'il ne vous plaît en bref Par votre autorité apaiser ce méchef Dans la Continuation du discours, le poète appelle Théodore de Bèze à déposer les armes, au nom de l'amour de la patrie De Bèze, je te prie, écoute ma parole Que tu estimeras d'une personne folle; S'il te plaît toutefois de juger sainement Après m'avoir ouï tu diras autrement.

L a terre qu'aujourd 'hui tu remplis toute d'a rm es, Y faisant fourmiller grand nombr e de gendarmes, Et d'ava res soldats, qui du pillage ardant, Naissent dessous ta voix(.

..

): De Bè ze, ce n'est pas une terre Gothique , Ni une région Tartare, ni Scyt hique C'est celle où tu naquis , qui douce te reçut Alors qu'à Véze lay ta mère te conçut, Celle qui t'a nourri, et qui t'a /ait apprendre La science et les arts dès ta jeunesse tendre, Pour lui faire service et pour en bien user, Et non, comme tu fais , afin d'e n abuser.

Dans sa Réponse ...

aux injures, Ronsard s'emporte contre l'auteur anonyme d'un libelle calomniateur et le compare à un « loup-garou » Le voici, je le vois : éc umant et bavant , Il se roul e en arrière, il se roule en avant, Affreux, hideux, bourbeux ; une épaisse fumée Ond oie de sa gorge enflammes allumée; Il a le diable au corps ; ses yeux cavés dedans Sans prunelle et sans blanc, re luisent co mm e ardents {jeux follets] Qui par les nuits d'hiver errent de sur les ondes Abreuvant dans les eaux leurs flammes vagabondes ; Il a le museau tors et le dos hérissé Ainsi qu'un g ros mâtin [c hien] des dogues pelissé [éco rché par des dogues].

Fu yez, peuples , fuyez: non, attendez la bête , Apportez cette étole, il faut prendre sa tête, Et lui serrer le col, il faut semer épais Sur lui de l'eau bénite avec un aspergès [ goupillon ] Il faut faire des croix en lon g sur son échine.

Le massac re de Cahors, autr e épiso de de s guerres de Religion NOTES DE L'ÉDITEUR « En défe ndant le catholicisme, Ronsar d écrit-il par conviction ? Se s a dversaires contemporains l'ont nié .

Selon eux, le poète était trop intelligent pour croire au catholicisme, et c'était donc par intérê t per sonnel qu'il le défend ait ( ..

.

).

Mais ces jugements ne tiennent p as compte de certains faits.

D 'abord, Ron sard a touj our s profe ssé le catholicisme .

Si, dan s sa jeunesse, il a " goûté du miel empo iso nné " de s doctrin es de la Réforme, un " bo n d ém on " lui arrach a ce " br eu vage " ava nt qu ' il l'ait ava lé (v.

Remontranc e, vers 211-214) .

»Malcolm Smith , introduction a ux Dis cours des misères de ce temps , Droz, Genève , 1979.

« L e s uccès des Discours fut phénoménal.

Le s réformés mêm e avo uent que Ronsard, e n d éfe ndant le catholicisme, " ( ...

) a plus fait lui se ul que tout e la Sorbonne ", et qu 'il j o uit d'une " faveur( ...

) e nve rs le peuple bas" (v.

Pineaux , Polémiqu e protestante contr e Ronsard).

Les catholiqu es font des affirmatio ns semb la ble s.

Selon Jacques Yelliard , " un seul pam phl et de Ronsard fit bien plus pour réfuter les erreurs des h éréti ques que tous les to m es de tous les théologiens " ( L audatio funebris ).

Grâce s u rtout au x Di scours, la réputation de R onsar d fra nchit les frontière s de la France.

» Ibid .

1 coll.

Viollet 2, 3 Rog er- Viollet / B .N.

RONSA RD04. »

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