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ROMAN EXPÉRIMENTAL (Le) d'Émile Zola

Publié le 18/11/2018

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ROMAN EXPÉRIMENTAL (Le)

Émile Zola. Essai, 1880.

 

Le Roman expérimental rassemble plusieurs études qu’Émile Zola (18401902) avait publiées dans Le Messager de l’Europe, Le Bien public et Le Voltaire entre 1875 et 1880. C’est sans doute, avec Mes haines (1866), son

 

ouvrage critique le plus connu. S’appuyant sur l’introduction à la médecine expérimentale* de Claude Bernard (1865), Zola veut «remplacer le mot «médecin» par le mot «romancier» pour montrer comment la méthode expérimentale peut s’appliquer avec profit au roman et au drame. Après un rapide résumé de l’ouvrage de Claude Bernard, il examine la part de l’observation et de l’expérimentation chez le romancier naturaliste, qui, comme l’homme de science, «part à la recherche de la vérité». Dans la deuxième partie, après avoir opposé Claude Bernard à Cuvier, Zola souligne l’importance de l’hérédité et du milieu pour expliquer les êtres humains donc les personnages. Il voit le roman expérimental comme une «conséquence de l’évolution scientifique du siècle». La troisième partie concerne la question de la morale. En réponse aux attaques des critiques qui accusent les naturalistes de pessimisme et d’immoralité dans leur représentation de la société, Zola établit une différence entre déterminisme et fatalisme et répète que le rôle du romancier se borne à montrer par l’expérience «de quelle façon se comporte une passion dans un milieu donné». Critiquant les pratiques des écrivains idéalistes, Zola affirme le «rôle moral du romancier expérimentateur», qu’il développe dans la quatrième partie, en insistant sur l’étude du comment et non du pourquoi des choses. Zola prend ses distances par rapport à la définition que l’homme de science propose de l’artiste. Convaincu qu’après avoir triomphé dans l’histoire et dans la critique, la méthode expérimentale sera appliquée avec un égal succès au théâtre et même à la poésie, l’écrivain affirme que dans le roman, «l’homme métaphysique est mort, tout notre terrain se transforme avec l’homme physiologique».

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« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)Roman expérimental, le [Émile Zola] - fiche de lecture. 1 PRÉSENTATION Roman expérimental, le [Émile Zola] , recueil de textes théoriques d’Émile Zola, publié en 1880. Formé de quatre articles parus d’abord dans la presse de l’époque en 1879-1880, il traite du travail du romancier et de l’homme de théâtre naturaliste, ainsi que de la place de l’argent dans l’activité littéraire. 2 LE MANIFESTE NATURALISTE Zola développe une conception de l’activité littéraire fondée sur sa méthode : le romancier ou le dramaturge doit présenter une œuvre d’imagination qui suscite l’intervention de l’intuition à partir d’un travail documentaire préalable, qui s’appuie sur une scrupuleuse observation du réel empruntant au champ scientifique sa rigueur.

En parallèle avec l’ Introduction à l’étude de la médecine expérimentale de Claude Bernard, la théorie met en évidence un déterminisme qui pèse sur l’homme, marqué à la fois par son hérédité et par son milieu. 3 UN TEXTE SOUVENT MAL COMPRIS La réception scandalisée du texte est liée à une saisie assez réductrice du propos qui tend à perdurer de nos jours.

Brunetière y voit « un mélange de paradoxes et de banalités ».

Armand Lanoux considère aujourd’hui que « Zola y précise ses idées jusqu’à l’auto-caricature ».

Certes, l’écriture journalistique est polémique : elle tend à forcer les effets et les stratégies de conviction.

Cependant, voir dans ces affirmations un dogmatisme asséché et grossier (qui inféoderait la littérature à une idéologie positiviste de la science et du progrès) serait très contraire aux intentions de Zola, toujours très vigilant à l’égard de tout esprit de système.

Les textes prennent place dans un débat esthétique virulent qui oppose, dans la seconde moitié du XIXe siècle, les tenants d’un idéalisme traditionnel à de jeunes écoles novatrices.

Zola, critique, fait de Balzac, dès 1873, un romancier à la « méthode chirurgicale ».

Dumas fils revendique la « valeur expérimentale » de son œuvre : les termes sont très en vogue dans les années 1870-1880.

La connaissance du contexte permet donc d’évaluer plus précisément les enjeux : la méthode prônée par Zola laisse place à l’imagination créatrice en ouvrant l’espace de sa pratique.

L’association de l’écrivain à l’homme de science permet d’en faire un acteur engagé dans le champ social et de valoriser ainsi son engagement.

Le romancier conçoit son œuvre comme un laboratoire : elle est une expérience qui va corroborer son hypothèse préalable. Les Rougon-Macquart constituent à cet égard une « production » littéraire exemplaire.. »

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