ROLAND FURIEUX Ludovico Ariosto

Poème héroï-comique en 46 chants du poète italien Ludovico Ariosto (l’Arioste, 1474-1533), commencé vers 1502, d’abord publié, en 40 chants, en 1516, puis, en édition définitive, en 1532, après différentes éditions faites avec le consentement ou à l’insu de l’auteur. Le sujet du poème est moins la guerre qui mit aux prises le roi sarrasin Agramant et Charlemagne, que les « femmes, chevaliers, tournois, amours et audacieux exploits » évoqués dans le cadre de cette lutte légendaire : la matière, en somme, d’une fresque dans le genre de la Guerre et la Paix (*), telle qu’aurait pu la concevoir un esprit de la Renaissance italienne. L’ambition de rassembler et de développer ces divers motifs s’associait ainsi naturellement à celle de « continuer l’invention de Boiardo », en empruntant au poème inachevé de ce dernier un fond épique et romanesque. En opérant la fusion des éléments épiques du Cycle carolingien et de ceux, courtois et romanesques, du Cycle breton, Boiardo n’avait pas seulement innové dans le domaine