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Rêveries du promeneur solitaire (les) de Jean-Jacques Rousseau (résumé et analyse de l'oeuvre)

Publié le 27/10/2018

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Rêveries du promeneur solitaire (les). Ouvrage autobiographique de Jean-Jacques Rousseau (1712-1778), publié à Genève à la Société typographique en 1782.

 

Cette suite de dix promenades composée par Rousseau dans les derniers mois de sa vie (octobre 1776-avril 1778) parut dans le même volume que les six premiers livres des Confessions. À l'entendre, Rousseau n'a désormais « plus rien à dire qui puisse le mériter » : les Rêveries, simple « registre >> des méditations et des abandons quotidiens, seront une sorte de journal intime. Le plaidoyer des Dialogues. Rousseau juge de Jean-Jacques (posth., 1780-1782) est devenu monologue dans ce livre inachevé et décousu, né de notes jetées sur des cartes à jouer. Justifications, idées, anecdotes s'entrecroisent, se lient avec une apparente fantaisie. Mais plusieurs thèmes organisent l'ouvrage, donnent une unité de couleur et de sonorité à chaque promenade et se répondent de l'un à l'autre. Le style de ces << Promenades >>, que l'on peut considérer comme de véritables poèmes en prose, est souvent ce style coupé cher à Tacite ou à Sénèque, qui met en valeur la discontinuité, la volubilité d'un discours qui, par sa brièveté même, veut faire comprendre plus qu'il ne dit.

La « première Promenade » expose l’objet du livre. Seul. calme. «tranquille au fond de l’abîme ». « impassible comme Dieu même », Rousseau entend désormais ne plus s’occuper que de lui même. Il consacrera son temps à s'étu dier. préparant ainsi « le compte » qu’il ne tardera pas à rendre devant Dieu. Il reprend donc l’examen « sévère et sincère » des Confessions. Son bonheur ne pouvant plus guère trouver d’autre refuge que celui de la conversation avec son âme et son âge lui faisant chaque jour concta ter davantage la perte des charmantes contemplations qui animent ses promenades, il fait le projet de fixer par l’écriture celles qui peuvent encore lui venir Il notera ainsi toutes ses idées, comme elles lui viennent et sans autre liaison.

La « deuxième Promenade » a pour cadre un paysage d'automne. entre Charonne et Ménil montant. Rousseau y raconte son accident du 24 octobre 1776. Un chien le renverse. Il perd connaissance. Un moment. il n’a plus souvenir, plus aucune notion de son identité. Cette amné sie ne lui laisse que le pur sentiment de son exis tence. Mais le bruit de sa mort se répand et lui revient bientôt.

Dans la « troisième Promenade ». Rousseau examine les dispositions de son âme en ce qui touche ses sentiments religieux. Il remonte ainsi le chemin qui l’a conduit à écrire «la Profession de foi du vicaire savoyard » (voir l’Emile).

La « quatrième Promenade » est une disserta tion sur le mensonge. Rousseau réaffirme son remords d’avoir fait injustement accuser une domestique. à Turin, pour se défendre d'un vol qu'il avait commis (voir Confessions. II).

La « cinquième Promenade » est une remémoration du bonheur vécu à l’île Saint Pierre. Le ton se fait dépouillé. presque mystique ; le regard est perdu dans une confuse et apaisante phosphorescence. Le flux et reflux de l’eau, dont le murmure régulier dédouble le rythme, plonge Rousseau dans une extase ravissante.

La « sixième Promenade » part du constat que nos actions machinales ont souvent des causes cachées. Rousseau donne l'exemple de ce détour qu’il fait sans y penser en allant herboriser le long de la Bièvre, du côté de Gentilly. pour éviter de rencontrer un gamin qu'ii a pris l’habitude de cajoler Cette habitude a fini par lui peser et sur tout, l’enfant l’ayant appelé par son nom, Rousseau en est venu à soupçonner qu’il ait part au « complot ». Dans la suite de la « promenade », Rousseau se livre à un examen de conscience.

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« de vo ir, ses penchan ts.

Et peut être faut il soup çonner quelque orgueil dans son comportemen t de fuite à l'égard des homm es.

Au fond, il se sent trop au dessus d'eux pour les haïr.

La « sep tième Promena de » prolo nge la précé den te.

Le recueil de ses longs rêves à peine commencé, Rousseau sent déjà qu'il touche à sa fin.

Un autre « amusemen t » lui succède, l'herbo risa tion.

Avec la connais sance de lui mê me, elle est son demier loisir.

Mais quel attrait trouve t il donc dans cette vaine étude de la botanique faite sans profit et sans progrès ? Il se souvient de quel ques herborisations.

Les plantes de son herbier renouvellent l'impre ssion des lieux qu'il ne reverra pl us.

C'est donc finalemen t la « cha îne des idées access oires » qui l'attache à la bot anique.

La « hui tième Promenade » est un nou vel exa men de conscience, dans le style de Marc Aurèle.

Les résolu tions de paix intérieure ont une inspira tion nettement stoïcienne.

Rousseau se convainc, en effet.

que la sagesse est de ne plus voir dans le mal et der rière les actes qui le blessen t qu'une simple atteinte matér ielle et non une intenti on.

Puis, comme à la fin de la « sixième Prome nade », Rousseau pourchasse les dernières séquelles d'amour-propre dont il devi ne encore le munmur e en son cœur.

L'in nocent persécuté ne ten d il pas en fait à déguiser en amour de la jus tice l'orgueil de son petit individu ? Dans la « neuvième Promenade », Rousseau se justifie encore une fois de l'aban don de ses enf ants (voir Conf essions, VIl).

Il dit le plaisir que lui donnen t les enfants, notamment à travers les souv enirs d'un jeu avec des petites filles et d'une fête à la Ch evrette, chez Mme d'Épina y.

Cette pr ome nade consacre l'empire des signes.

Signes de joie et d'aff ection sur les visages d'enfants que bien tôt Rousseau, vieillis sant et craigna nt d'imp ortuner et de repousser les bam bins, est ré dui t à chercher chez les anima ux.

Signes d'abor d cor diaux, puis menaçants, des paysans, des inval ides de l'École militai re.

Le soupçon revient, plus fort que jamais.

Rousseau n'ose plus trave rser les villages, certain d'y être reconnu.

La courte et inachevée « dixième Prome nade » célèbr e la mémoir e de Mme de Ware ns, rencontrée tout juste cinquante ans auparavant.

Cette première renco ntre décida de sa vie et prod uisit, par un enchaînemen t iné vitable, le des­ tin du reste de ses jours.

En un siècle sensualiste, la rêverie ne peut qu'être directement inspirée par son environnement, suscitée par ses entours.

Elle n'a lieu qu'avec le concours d'une impression extérieure.

Elle devient le reflet dans l'âme du «p aysage», au sens le plus large.

Elle est un retentissement : Mme de Sévi­ gné , déjà, avait parlé en ce sens de la noirceur de ses rêveries dans les bois.

En même temps, la rêverie est vaga­ bondage de l'âme, abandon au fil de la conscience : c'est ainsi que dans les En tretiens sur la pluralit é des mondes (1686) de Fontenelle, le ciel étoilé favo­ rise la rêverie et un certain désordre de la pensée dans lequel on ne tombe pas sans plaisir.

L'originalité de Rousseau est de faire du songe tout éveillé une expérience existentielle.

Il y a deux types de rêveries chez Rousseau.

Certaines, les. »

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